Quatrième album de Gamma Ray ou deuxième de Kai Hansen ? Je pose la question car cet opus est soit un nouveau départ pour Gamma, soit la suite logique d’un Walls of Jericho d’Helloween.
Pour ceux qui auraient manqué les premiers épisodes, le père Hansen a fondé Helloween dans la première moitié des années 80 avec Markus Grosskopf à la basse et le regretté Ingo Schwichtenberg aux baguettes. Rejoint alors par Michael Weikath aussi à la gratte, le quatuor sort sa première parution en 1984 : un EP éponyme. Vient ensuite l’épique Walls of Jericho avec sa colérique mascotte éborgnée et encapuchonnée nous claironnant un album aux rythmiques rapides et aux mélodies furieuses. Une ébauche d'un style naissant : le power métal. Et ce premier album est complètement recouvert des empreintes de Kai qui, comme sur le EP, joue la six cordes et chante sur des compos écrites en majorité par lui-même.
Par contre, quelques années après avoir laissé le micro à un jeune Michael Kiske, Kai plaqua sa bande au logo citrouillé pour jouer du rayon gamma avec un certain Ralf Sheepers au chant. Je sais, je saute des passages et je vais vite mais ce texte est après tout supposé être une courte chronique sur Land of the Free et non pas une biographie du père Hansen, non ?
Alors, allons-y ; qu’en est-il de ce Land of the Free ? Eh bien, le retour du lointain cousin d’Eddie, cette géante peluche toujours éborgnée (nommée apparemment Fangface) comme modèle pour la pochette nous annonce les couleurs : Kai is back au micro et on découvre à notre écoute initiale une suite naturelle à Walls of Jericho. Une suite, bien sûr mais il y a clairement évolution à tous les niveaux. Bien que la musique contienne toujours ce speed métal des débuts d’Helloween, la pédale n'est pas au plancher pendant 56 minutes car les changements d’ambiances sur les chansons sont beaucoup plus fréquents. Les tounes en majorité composées encore par Kai (12 sur 13), contiennent pour plusieurs d’entre elles des éléments atmosphériques ou plus lents. Éléments que contenaient aussi les trois précédentes galettes du groupe, j’admets. Or, attention : ça reste du power métal germanique mais on découvre (ou redécouvre) avec joie, d’autres aspects à la musique de Kai.
Et le chant ? Encore là, voilà un angle sur lequel le rouquin s’est grandement amélioré. Même si Ralf a évidemment une plus grande voix que Kai, il semble plus naturel que l’ex-Helloween prenne le micro sur ce style de compos aux textes teintés de fantasy car le genre du groupe est désormais (comme je disais) plus power métal mélodique que sur ses trois premiers albums se situant dans un style heavy. Ceci dit, à propos des vocaux justement, attendez-vous à quelques invités surprises…
Avec les années, on se rend compte que ce Land of the Free, moins expérimental mais davantage « hymnique » qu’un Insanity and Genius ou Sigh No More, restent le plus exemplaire de l’habileté et du talent du groupe, ce qui en fait pour la plupart des fans le meilleur album du Rayon.
Alors, quatrième album de Gamma Ray ou deuxième de Kai Hansen ? Bah ! Ce disque est surtout le premier d’un nouveau Rayon Gamma plus concentré qui nous gravera encore bien des disques de qualité ou se rapprochant, comme celui-ci, de la perfection jusqu’à ce que le guitariste-chanteur se fasse mettre le grappin dessus par ses anciens Confrères de la Joyeuse Citrouille pour sortir un album énorme…
Mais ceci est une autre histoire… pour un autre soir…