De clin d'œil en coup de coude, David Coscas nous livre l’inventaire mélancolique et introspectif de tout ce qu’il a écouté au cours des vingt dernières années. C’en est presque touchant. On y retrouve un peu de tout : Linkin Park, Damien Saez, Muse, Placebo, Dream Theater, etc. L’ensemble est exécuté proprement par des amateurs passionnés et talentueux.
Néanmoins, l’auditeur se retrouve pris en étau entre une prose pesante (« On a désaccordé le piano, pour qu’il sonne toujours en majeur »), des solos kitschissimes, des falsettos à la Bellamy, et des aphorismes pseudo-philosophiques pour cadres en burn-out (« C’est dur d’être sur Terre, et de compter les heures / C’est une aventure solitaire, qu’on doit vivre à plusieurs »). Les références musicales s’entassent, faute d’une esthétique claire et véritablement travaillée. Les paroles finissent inévitablement par s’enliser dans ce petit secret bien franchouillard : « Nous nous faisons chanter nous-mêmes, nous faisons les mystérieux […] Le petit secret se ramène généralement à une triste masturbation narcissique et pieuse » (G. Deleuze, C. Parnet, Dialogues, p. 58).