Début des années 80.
Le petit SanFelice était un bambin affublé d'affreuses lunettes et qu'on habillait d'un caleçon long pour aller à l'école au cœur de l'hiver vosgien.
Le dimanche, c'était papa SanFelice qui faisait la cuisine. Il cuisine super bien, papa SanFelice. Il fait un Bourguignon extraordinaire.
Et quand papa SanFelice fait la cuisine, il met un 33 tours. Parmi les préférences de papa SanFelice, il y avait Brassens, que j'ai découvert là, tranquillement installé sur le tapis du salon. J'avoue qu'alors, je ne comprenais pas vraiment tout dans Le Gorille, mais qu'est-ce que c'était bien.
Il y avait aussi Pierre Perret.
Et il y avait Joe Dassin.
Autant dire qu'il y a sans aucun doute une énorme part de nostalgie dans mon admiration pour Joe Dassin. Et pourtant, j'apprécie beaucoup ses chansons. D'abord parce qu'il fut l'un des rares, à une époque où on avait pris l'habitude d'adapter en français des grands succès anglo-saxon, à le faire sans sombrer dans le ridicule. Là où Hughes Aufray massacrait Dylan, Dassin reprenait avec bonheur des chansons comme Yellow River (L'Amérique).
Et puis, Dassin, ce sont des chansons populaires bien foutues. Une mélodie qui reste en tête, une certaine apparence de simplicité qui cache en fait un vrai travail sur le texte et la musique.
La preuve : qui, de nos jours, ne connaît pas Les Champs-Eysées ? L'été indien ?
Il y a une sympathie bon enfant qui se dégage de l'ensemble, et beaucoup de cette nostalgie qui replonge les plus anciens (dont je fais partie) vers l'époque de Maritie et Gilbert Carpentier. Mais il y avait aussi un vrai talent (et la classe aussi, avec son costume blanc).
Joe, je t'aime !
Allez, pour la forme :
https://www.youtube.com/watch?v=d6wuaSbSfRw
https://www.youtube.com/watch?v=Gj9qOl_MKK0
https://www.youtube.com/watch?v=giEU6sg5Af4
https://www.youtube.com/watch?v=mybarHTg5LE
https://www.youtube.com/watch?v=dRKOVoNqEkQ