L’une des qualités de Dominique A est de ne jamais se reposer sur ses lauriers, de capitaliser sur un succès, et surtout de varier les plaisirs d’album en album. Comme c’est souvent le cas après un disque plutôt rock, il bifurque vers quelque chose de plus doux, et parfois même loin de la pop et du rock... de très orchestré.
On se souvient notamment qu’après Auguri, l’un de ses albums les plus rock, produit par John Parish, il avait enchaîné sur Tout sera comme avant Avec ses beaux arrangements de cordes. Après le très dense Toute latitude, marqué par des sonorités électroniques, il était revenu à quelque chose de très sobre et dépouillé sur La fragilité.
Avec Le monde réel, il signe une œuvre qui part une fois encore dans une nouvelle direction, enregistrée en compagnie de musiciens de jazz, sans pour autant que ce soit un album de jazz, ou alors du jazz avec des influences pop classiques – Talk talk et Mark Hollis notamment – ou de musiques de films où les orchestrations sont très travaillées, rappelant aussi par moment L’imprudence de Bashung.
Un disque où il est question notamment du rapport aux écrans et de préoccupations écologiques avec des questionnements quant au futur, celui de ses enfants et des nôtres, un disque où sa voix, plus posée que jamais, porte une certaine inquiétude mais aussi énormément de poésie, de beauté, de tendresse et un sens de la métaphore toujours intact.
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