Le sacre de Tété

Voulu, comme son nom l'indique, comme un recueil de contes, c'est sans doute l'album le plus abouti et le plus construit de Tété, son Sergent Poivre à lui (toutes proportions gardées évidemment), avec préambule ("L"Aube des Lemmings"), entracte ("Le Sacre des Lemmings") et épilogue ("Le Crépuscule des Lemmings"). Ça commence fort avec son single "Fils de Cham", suivi de deux titres aux prénoms féminins ("Anna Lee Soleil" et - autre single - "Madeleine Bas-de-Laine"), puis "La Relance", morceau également notable aux accents médiévaux et à la poésie gentiment désuète comme lui seul l'ose. Petit ventre mou au milieu avec notamment "Caroline (Oh Yeah Hey!)" (tiens tiens, un autre prénom féminin, qui n'est pas sans rappeler les Beach Boys ou Lou Reed), avant le point culminant que constitue le dernier single "Mon trésor". La fin de l'album est moins réussie et témoigne de la lassitude que l'on peut éprouver en écoutant trop de Tété, tant son style si singulier fait à la fois sa force mais aussi peut-être sa faiblesse.