Stronger Than All

L'année 1998 fut un tournant dans la carrière d'Hammerfall. En effet, l'inattendu succès de l'album "Glory to The Brave" un an auparavant participa à pérenniser le groupe qui quitta le statut de side project. Hammerfall subit un important changement de line up avec les arrivées de Stefan Elmgren à la guitare solo, Magnus Rosén à la basse et Patrik Rälfling à la batterie. Les attentes étaient grandes pour le second album et tout le monde se demandait si il allait être aussi qualitatif que le premier opus. Le 28 septembre 1998, nos templiers du heavy metal suédois sortent leur deuxième galette nommée "Legacy of Kings", un titre épique qui laisse présager le meilleur. Mais est ce vraiment le cas?

Ce qui m'a marqué de prime abord est la pochette de l'album que je trouve particulièrement réussie. Réalisée par Andreas Marschall ( le même artiste que pour "Glory To The Brave"), elle représente la mascotte du groupe Hector assis fièrement sur un trône entouré de deux boucliers ou s'entrecroisent des épées dans un décor faisant penser à un château. Hammerfall annonce directement la couleur. Avec une représentation tirée tout droit du heavy épique des années 80's et de l'imaginaire de la fantasy, On va avoir le droit à du vrai heavy metal. Donc passez votre chemin si vous cherchez l'originalité. Les paroles sont absolument clichées avec les champs lexicaux propres à ce genre mais c'est ça qu'on veut!

En effet, ce "Legacy of Kings" n'est pas original pour un sou mais on s'en fiche royalement. Musicalement, on a surement l'un des meilleurs albums du groupe si ce n'est le meilleur. La production y est pour quelque chose car elle arrive à délivrer un son puissant et clair qui faisait défaut à son prédécesseur. Il n'y a aucun titre à jeter bien que je peux comprendre qu'on puisse trouver la power ballad "remember yesterday" un peu gnian gnian. L'album commence fort et Hammerfall nous prouve qu'il sait ce que veut dire heavy metal avec la magnifique triplette "Heeding The Call", "Legacy Of Kings" et "Let The Hammer Fall". Les deux premiers titres sont du heavy speed à la Helloween mais diablement efficaces avec des riffs et refrains accrocheurs. "Let The Hammerfall" est devenu l'hymne du groupe et on sent l'inspiration de groupes comme Accept. c'est encore aujourd'hui l'un des seuls morceaux de l'album qui figurent systématiquement dans les setlists en live. Le reste de l'album est tout aussi qualitatif, rassurez vous. On notera les très bons titres que sont "Dreamland" et "Stronger Than All" avec chacune leur coté speed et leur refrain mélodique et entraînant. "At The End of The Rainbow", chanson de heavy mid tempo avec ses riffs lourds ( quel refrain également) permet à l'auditeur de respirer entre toutes ces "speederies". L'album contient également une reprise qu'est "Back to Back" du groupe Pretty Maids. J'ai pendant longtemps cru qu'il s’agissait d'une composition propre à Hammerfall car le groupe arrive à se l'approprier avec la puissance de son style et de son son. L'album se conclue en douceur avec "The Fallen One": Une magnifique ballade au piano qui referme, avec une légère dose de mélancolie, cette fresque qu'est "Legacy of Kings"

Le pari est plutôt réussi pour ce second opus. Hammerfall montre tout ses talents de compositions et d'interprétation. L'album est emmené notamment par la voix de Joacim Cans qui excelle dans cet exercice ainsi que par les solos dévastateurs de Stefan Elmgren qui restent simples mais dont j'ai toujours apprécié le coté mélodique. Le succès sera tel que le groupe s'embarquera pour une tournée mondiale de 47 dates en 1999 nommée "The Templar World Crusade Tour" . On peut alors être fier de cet héritage royal du heavy metal.