25 ans d'attente pour une oeuvre aboutie

Ce disque a bien failli être l'Arlésienne du groupe, dans mes souvenirs de lecture de mes premières interviews du groupe au milieu des années 90, le groupe évoquait déjà son envie de s'attaquer à un album conceptuel entièrement orchestral. Son écriture était même censée remonter à l'époque de Nightfall In Middle Earth (1998) qui est l'album qui se rapproche le plus de l'ambiance de ce disque avec ses interludes et son ambiance digne d'une B.O. d'un film de dark fantasy, la musique symphonique puissante n'est d'ailleurs pas sans rappeler Wagner par moments. À titre personnel, je n'attendais pas ce disque avec une grande impatience, l'absence de riffs est rédhibitoire pour mes petites oreilles, et les derniers albums du groupe ne m'ont guère captivé. Malgré tout, je n'oublie pas qu'il y a désormais plus de 25 ans, Blind Guardian était mon groupe favori et je ne peux ignorer longtemps la sortie d'un nouvel album du groupe avec le secret espoir de retrouver les frissons d'antan. Si je n'ai pas été complètement bouleversé, j'ai eu plaisir à entendre la voix d'Hansi Kürsch qui n'a rien perdu de sa puissance et sa capacité a raconté des histoires, l'orchestre symphonique amène suffisamment de puissance et de force pour compenser l'absence de musique électrique et si on s'implique un minimum dans l'écoute (au casque par exemple), on peut facilement se laisser entraîner dans cet univers imaginaire plein d'émotion. Les amateurs de B.O. de films pourraient apprécier l'écoute de cette œuvre ambitieuse, je regrette un peu l'univers obscur dans lequel le groupe tente de nous faire voyager puisque le travail de Markus Heitz (écrivain qui a écrit The Dark Lands dont s'inspire la musique) m'est complètement inconnu, il aurait été sans doute plus facile de faire référence à une œuvre plus connue de la Fantasy (JRR Tolkien au hasard mais il y en a d'autre). Malgré quelques longueurs, ce disque est une bonne surprise que je ne conseillerais vraiment qu'aux curieux et aux fans absolus du groupe qui auront plaisir à retrouver la patte mélodique du groupe et sa force évocatrice. Vivement que l'électricité revienne quand même.

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