Le plus admirable avec cet opus, l'album phare et de référence du groupe Assassin, c'est que 20 ans après sa sortie, les textes qui le composent sont toujours d'actualité. L'exemple le plus flagrant : "L’État Assassine" qu'on raccorde parfaitement aux bavures policières qui ont eu lieux aux États-Unis contre les jeunes afro-américains, et qui font la une des journaux télévisés ces derniers mois.
Rarement une œuvre musical pourra se targuer d'avoir des lyrics aussi engagés et dénonciateur, surtout pour l'époque. Chose encore plus rare à notre époque, il suffit de voir les artiste (guignols) rap qui tournent en boucle comme Black M(erde) ou Maitre Gims.
Seul aux manettes après le départ de DJ Clyde, Doctor L nous livre un album multi-culturel aux influences très diverses (soul, funk, reggae). Pour un album rap, le rendu sonore est très original et donc très éclectique, à contrario du précédent opus aux sonorités bien plus homogène et hip hop.
On aime ou on n'aime pas, j'ai moi-même un peu de mal avec certains morceaux (Quand j'étais petit, Guerre nord sud, L'Objet).
Porté par le seul flow vif et énervé de Rockin Squat, Solo ayant aussi quitté le navire, Mr Cassel ponctue les productions de Doctor L d'une plume aiguisé et réfléchi en ce qui concerne les morceaux les plus engagés (Shoota Babylone, Legal ou illégal, L'état assassine).
Mais il s'est aussi faire preuve d'une prose plus poétique sur des titres plus intimistes (A titre posthume, Écrire contre l'oubli)
Quasiment chaque morceau propose une critique acerbe de notre société et dénonce tous ses méfaits politiques et sociales. Pas besoin d'aller en cours d'éducation civique, vous en apprendrez plus en écoutant cette référence du rap français.