Like All Before You
6.1
Like All Before You

Album de The Voidz (2024)

Cet album est une pure catastrophe.

La première minute d'écoute laisse présager un voyage dans le côté sombre des années 80, avec une ambiance de film slasher qui respecte, au passage, le cahier des charges auquel le groupe nous avait habitués jusque-là (les deux albums précédents étant de très bonne facture).


Mais "Square Wave", qui succède à cette introduction, vient briser toutes les attentes. Une auto-tune omniprésente, une ligne vocale et une progression d'accords qui semblent tout droit sorties du dernier album des Strokes, une production chaotique avec un mixage des voix épouvantable. Le plaisir est totalement absent dès cette première véritable piste de l'album, qui, soit dit en passant, est l'une des rares compositions encore méconnues du public (si l'on exclut les quatre singles ainsi que l'intro et l'outro, que personne ne réécoutera pour le plaisir).


Je n'ai guère envie de m'attarder sur Prophecy of the Dragon, déjà sortie il y a plus d'un an et qui souffre également d'une production plus que discutable. Bien que la composition soit de meilleure qualité que la précédente, elle reste paresseuse et trop cheap par rapport aux standards auxquels les Voidz nous avaient habitués.


7 Horses commence bien, avec une vibe ragga qui laisse espérer une direction artistique intéressante, mais elle est rapidement submergée par une couche d'auto-tune dégueulasse et finit par être aussi classique qu'ennuyeuse.


Spectral Analysis est plutôt sympa, et aurait eu sa place dans un album un peu plus long, travaillée comme une interlude. Mais dans un opus aussi court, bâclé et produit de façon incohérente, elle ne ressemble qu'à une piste de remplissage.


Flexorcist relève légèrement le niveau, même si elle reste proche d'All Wordz Are Made Up, issue de l'album précédent. Cela reste une composition agréable, assez entêtante, et, pour l'instant, mieux produite que les autres titres.


Perservance 1C2S est à l'image des morceaux précédents : ennuyeuse, mal produite, sans intérêt, avec une forte impression de déjà-vu.


All the Same est amusante, longue, mais oubliable, encore une fois bourrée d'auto-tune.


When Will the Time of These Bastards End aurait pu être meilleure, mais est encore trop paresseuse sur la production, ce qui la rend tout de même oubliable.


Enfin, l'outro répond à l'intro en clôturant l'album de la manière la plus bâclée possible.


En conclusion, j'ai l'impression que le groupe s'est senti pousser des ailes et a tenté de produire le truc le plus médiocre possible pour que certains élitistes puissent prétendre : "Non, ce n'est pas nul, c'est juste complexe." Désolé, mais cet album est une honte. Marketing parlant, il recycle d'anciens singles, la pochette est hideuse et générée par IA, et la production est catastrophique. Je pense que le groupe est allé en studio complètement défoncé sous je ne sais quelle drogue, et a simplement enregistré toute la session. Si ce n'est pas le cas, c'est un leurre avant la sortie d'un vrai album.


Mais ce qui m'effraie le plus, c'est de voir des gens prêts à accepter cette ineptie et à encourager des musiciens bien trop paresseux à continuer de sombrer dans leur médiocrité. Je ne réécouterai sans doute jamais cet album, contrairement aux deux précédents.

Prad_Bitt
3
Écrit par

Créée

le 24 sept. 2024

Critique lue 159 fois

4 j'aime

Prad_Bitt

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