Die Like A Dog Quartet – Little Birds Have Fast Hearts No. 1 (1998)
Cet enregistrement live a été capté pendant le « 30th Total Music Meeting », les sept et huit novembre quatre-vingt-dix-sept au « Podewil » à Berlin. On retrouve le même quartet que précédemment, Peter Brötzmann joue du ténor, bien sûr, ainsi que du tarogato et de la clarinette, et il est rejoint par le bassiste Wiliam Parker, le batteur Hamid Drake et le trompettiste Toshinori Kondo et ses effets électroniques.
Deux pièces sur ce Cd pour un total de soixante-sept minutes et quarante trois secondes, réparties comme suit, quarante-cinq minutes et quarante-quatre secondes pour la partie une et vingt-deux minutes pour la seconde. Tout ça pèse bien lourd et la plongée dans ce torrent free se doit d’être immersive.
La trompette de kondo fonctionne un peu en point d’interrogation, personnellement elle me va, car je suis assez bon public pour ce genre d’exercice, mais à l’écoute aujourd’hui, on pourrait la juger, par moments seulement, un peu datée, ou convenue, alors que, j’imagine qu’à l’époque elle était ressentie moderne et d’avant-garde, voire très prisée par le public qui devait en redemander.
Mais je finasse, car en fait elle va bien, cette trompette, secouée par l’énergique et increvable saxo de Brötz, qui secoue et balance son surplus de vigueur avec toute la force d’âme dont il est capable. William Parker est véritablement omniprésent dans ce flot ininterrompu, il s’y montre solide, constant et déterminé, tissant une toile aux fins maillages serrés qui autorisent toutes les audaces aux impétueux solistes.
Il va sans dire que l’impro est reine et que les séquences se suivent avec des intensités différentes, allant du tonitruant au calme presque plat, bien que chacun se sente avec évidence concerné par les chemins que prend la musique, ils sont tous à fond, tant dans la préparation contemplative que dans les montées de sève escaladant les marches jusqu’au degrés les plus extrêmes, bien que la partie une se termine après une lente perte d’intensité.
La seconde pièce est également intéressante avec une première partie toute en énergie, avant que la clarinette de Brötz ne crée un climat doux et presque recueilli, un registre dans lequel Hamid Drake fait vibrer les peaux et dessine des arabesques, tout en finesse et variété, chacun se déplaçant avec grâce dans cet espace improvisé d’une grande beauté.
On le sait, il y a un volume deux !