Une salle qui se remplie des émotions véhiculées à un instant précis, une langueur. Lenteur, calme et plénitude entre ses murs, du Massey Hall.
Un jeune chanteur, 25 ans environ, prend place, guitare et piano à portée de main, voix taillée dans la justesse. Maturité, mais aussi fragilité, l'enfance est encore non loin. Des éloges à la vie de bohème, l'Ouest, la Californie, des femmes et surtout le Canada. Voilà ce que nous raconte ce Jeune Neil, à l'aube de la meilleure décennie musicale. Comme une bougie en train de s'éteindre, la flamme virevolte jusqu'au final, aux tonnerres d'applaudissements. La confiance a pris pas sur la timidité, et la sincérité en reste inchangée. La musique s'est perpétuée, tout au long d'une bonne heure de régal acoustique, mélodique et mélancolique. Les spectateurs peuvent quitter leur chaise, Neil peut repartir.
Le Massey Hall se referme, mais il n'est désormais plus le même. Le passage du Jeune Neil fut sans pareil.