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James Brandon Lewis - Chad Taylor: Live in Willisau (2020)


Poursuivons avec un autre album de James Brandon Lewis, sorti en avril deux mille vingt, il est constitué d’un duo saxophone ténor/batterie, le batteur étant son partenaire Chad Taylor. Ce dernier joue également du Mbira, un piano à pouces d’origine subsaharienne, sur « Come Sunday » de Duke Ellington et « With Sorrow Lonnie ».


L’histoire de ces duos est riche depuis le fameux « Interstellar Space » entre John Coltrane et Rashied Ali, on se souvient également de « Duo Exchange » avec ce même Rashied Ali et Frank Lowe ou encore de « Force-Sweet Mao-Suid Africa 76 » entre Archie Shepp et Max Roach. Trois réussites extraordinaires et, en cherchant un peu, on pourrait certainement en dénicher d’autres…


L’album qui nous concerne aujourd’hui est un enregistrement live provenant du Festival de Willisau, enregistré lors de l’édition deux mille dix-neuf, le premier septembre. Heureux ceux qui ont assisté à cet évènement car l’album a été reçu un peu partout comme une heureuse surprise. Ces deux musiciens n’étaient pas connus comme aujourd’hui, et cet album a servi de détonateur, à l’écoute, on comprend bien qu’il se passe, ce soir-là quelque chose…


Contrairement aux références citées plus haut, nous ne sommes pas ici sur des titres tentaculaires permettant de longs développements et de tortueuses improvisations, pas de transe ici. Les neuf pièces oscillent entre trois minutes quarante-quatre et dix minutes trente-deux, mais chaque titre est ciselé, l’occasion de montrer un nouveau visage, une nouvelle étape dans les climats, les développements.


Beaucoup de titres sont signés par le duo, mais outre Ellington, on retrouve un titre de Mal Waldron « Watakushi No Sekai », « Over The Rainbow » en citation à la fin de l’album, ou encore « Radiance » de Coltrane librement exploré, il faudrait encore signaler « Willisee » de Dewey Redman qui rappelle qu’à ce même festival, en mille neuf cent quatre-vingts, Dewey Redman et Ed Blackwell ont tous deux également enregistré un album ténor/batterie, « Red And Black In Willisau » sorti sur Black Saint Records.


Bien entendu on retrouve au fil de l’enregistrement l’énorme lyrisme de James Brandon, et ce jeu empreint d’une très grande diversité de Chad Taylor, toujours à l’affut de nouvelles nuances dans ce riche éventail, le duo en met plein les oreilles, j’allais dire « la vue », mais quel album !


Peut-être lui accorderez-vous une petite place dans vos écoutes, c’est là tout le malheur que je vous souhaite !

xeres
9
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le 5 déc. 2022

Critique lue 2 fois

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