On se sent FRAGILE
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Après un EP 3 titres et demi Première Ride sorti en 2016, Muddy Monk, l'artiste suisse incarnant le mieux la fraîcheur musicale francophone, principal intéressé de cette critique, revient avec un album 10 titres. Son premier album, intitulé en toute logique Longue Ride.
On pourrait lui reprocher d'avoir intégré les morceaux présents sur Première Ride sur cet album (Si l'on ride, Drift et L'aventura) mais la cohérence totale qu'il possède suffit largement à pardonner ce "recyclage". Avec Première Ride, on avait pu observer l'univers coloré passé au filtre sépia de Muddy Monk, effleurer la douceur des nappes de synthétiseurs qu'il chérit tant et utilise à merveille. Cet album, quant à lui, est l'univers de Muddy Monk transformé en Ocean, vaste et complet, profond, infini, et libre à nous d'y plonger.
Je ne pourrai que vous conseiller d'écouter cet album tant l'identité musicale de Muddy Monk est marquée et fraîche. Comme une nouvelle brise sur le paysage musical d'aujourd'hui, cet album ne ressemble à rien de ce qui se fait, et qu'est-ce que c'est bon. J'ai l'impression d'entendre le son des années 80, mais en mieux. Grâce à ses techniques de mix particulièrement évocatrices (caisse claire saturée et pleine de reverb, grosse caisse sèche et sidechainée...), à ses torrents vocaux flottants où se mêlent harmonieusement 2, 3, on ne sait plus vraiment combien de voix, ces synthés, les paroles naïvement belles et mielleuses, jamais le son rétro n'avait aussi bien sonné.
J'ai découvert l'artiste, comme beaucoup sûrement, grâce à la version avec Ichon de Si l'on ride. Un morceau incroyablement puissant et nostalgique qui, selon moi, représente parfaitement le monde de Muddy Monk. On a envie de se perdre à travers la musique, dans la musique, si douce et forte, totalement enivrante. Je ne sais pas si un morceau m'avait déjà fait ressentir ça. Quoi qu'il en soit, Longue Ride regorge de bombes temporelles d'émotions dans le genre, la ballade nostalgique et sensuelle L'aventura, la beauté de la tristesse cristallisée dans un des titres phares de l'album, En Lea finissant par un canon incroyablement interprété, l'énergie de Boy ouvrant parfaitement l'album, la fin de Drift, une déstructuration rythmique tellement inattendue et efficace jusqu'à Splash, dernier cadeau, sûrement le plus beau titre de l'album par sa simplicité et sa justesse.
Longue Ride est définitivement un album à écouter. Mais Muddy Monk est surtout un artiste à écouter, et à suivre de prêt. Rien que sa voix, fragile et justement fausse, et son interprétation qui paraît paradoxalement si forte et nonchalante sont tellement séduisantes. Il est difficile de ne pas tomber sous le charme.
La courte durée de cette oeuvre lui convient parfaitement car le style de Muddy Monk s'épuiserait sûrement sur quelques titres de plus. Car bien qu'il soit totalement unique, le style de ce jeune suisse prometteur reste assez répétitif.
Bref, cet album est une réussite et je suis réellement impatient de découvrir les prochaines ondes musicales que l'artiste va nous laisser entendre.
Je continuerai à rider.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs albums de 2018
Créée
le 30 déc. 2018
Critique lue 597 fois
12 j'aime
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