Theo Crocker - Love Quantum (2022)
Il est vrai que cet album arrive très rapidement après le précédent « Blk2life || A Future Past », seulement neuf mois sont passés, le temps de l’enfantement sans doute, mais il y a un prix : l’album dépasse de quelques minutes seulement la demi-heure, c’est forcément un peu short, en deux mille vingt-deux, alors que le support peut allègrement dépasser l’heure sans problème, mais on le sait ce critère peut vite sembler mesquin si les trente et quelques minutes sont belles et rares.
On connaît Theo Croker, c’est un musicien de qualité qui fait partie de ceux qui comptent par son aptitude à défier les genres, à mélanger les sauces, à créer des sons nouveaux, ouverts sur les musiques populaires. Il possède son propre groove, flatte le funk, le hip-hop et les musiques spatiales, nées de l’électro et des synthés.
Le jazz également bien sûr, il a chopé son style trompettiste chez Miles pour une grande partie, ce n’est pas le premier, ni le seul et il ajoute sa patte, ce qui va. Mais il supervise aussi, ouvert aux sons d’aujourd’hui, rien ne lui échappe, il peut tout faire, tout jouer, et souvent en trois minutes et des poussières, le titre sucré et langoureux « Somethin’ » avec Ego Ella May, le hip-hop sur « She’s Bad » avec Wyclef Jean, on peut également signaler l'excellent « Royal Conversation » avec la voix de James Tillman ou « To be We ». Tous ces titres défilent comme des vignettes accolées les unes aux autres, des photographies qui flashent le temps d'un instantané.
Il déclare, provo, que le jazz est mort, c’est même peut-être l’un des meilleurs titres ici, ça rap et ça râpe un peu quand même, en plus il invite le vieux Gary Bartz sur ce titre, comme grand témoin, probablement, d’ailleurs ce dernier joue du sax mais déroule son flow également.
Mais il faut tout de même parler de l’essentiel, ce qui est le plus important ici, « l’amour », difficile de lutter contre les sentiments les plus puissants, contentons-nous de dire que le thème de cet album est une sorte de suite au précédent, qui avait vu naître un héros, qui, ici, rencontrerait l’amour, au sens large et peut-être particulier…
Probablement un album de transition, une étape de plus sur la route…