Avant d'enregistrer leur 1er album, Lucifer's Friend s'appelait Asterix; nom avec lequel ils ont sorti un seul et unique opus (en 1970 là aussi).
C'est en 2009 ou 2010, je sais plus trop que j'ai fait la découverte de ce groupe allemand-anglais. Révélation immédiate. A l'instar des Churchill's avec leur seule galette (puis renommés Jericho) côté Israël, j'ai pris d'emblée une claque à leur écoute.
Le genre de groupe qui se trouve sous les radars et pour lesquels les informations ne sont pas légion sur la toile. Mais au fil des années, vous vous apercevez que l'engouement se fait de plus en plus fort et, de facto, il est beaucoup plus facile de dégoter des infos.
Servis par une pochette assez flippante, les Lucifer's Friend nous emmènent sur un terrain miné de riffs de gratte, de chevauchées de clavier ainsi que d'incessantes envolées vocales par le biais de John Lawton (qui casse la baraque tout au long des 40 minutes) qui nous font penser à celles de Klaus Meine (Scorpions). A la fois aérienne et puissante. (cf. 'Ride in the Sky', 'Everybody's Clown' par exemple)
Sur les 3/4 d'heure que dure le disque, le leitmotiv pourrait être défini comme un "lyrisme métallique et progressif" déployé en grandes parties par la présence flamboyante des claviers de Peter Hecht, même si la guitare se taille une grande part du gâteau. Cela dit le triptyque rythmique orgue-guitare-batterie permet d'étirer les morceaux dans une veine hard-progressive, mais il permet également de donner à la rythmique des côtés beaucoup plus lourds, comme en témoignent les deux superbes pièces que sont 'Keep Goin' et 'Toxic Shadows'. Pis, quand vous écoutez le titre éponyme, on flirte avec avec un espèce d'hybride prog-doom assez particulier mais non moins tripant.
Sur les deux derniers morceaux ('In the Time of Job When Mammon Was a Yippie' et 'Lucifer's Friend'), on est en plein dans une démonstration typée Uriah Heep (que rejoindra le chanteur John Lawton en 1976) avec des effluves provenant une nouvelle fois d'outre-Manche par l'intermédiaire de Deep Purple.
Cette galette est, vous l'avez bien compris, une parfaite réussite. Elle donne à l'auditeur tous les éléments pour pendre son pied. Les morceaux sont riches, diversifiés et à aucun moment l'on a l'impression d'une quelconque répétition. Comme je le disais plus haut, le groupe travaille sur plusieurs pistes; progressif, hard rock, heavy metal et par endroits doom.
Bien que ce disque soit sorti sur Philips, le pressage original est aujourd'hui coté à plusieurs centaines d'euros.
Si je devais résumer cet album, je dirais que c'est un savant mélange de Deep Purple, Uriah Heep, Black Sabbath et Led Zeppelin. Oui, rien que ça. Mais c'est ça.
Jugez-en vous-mêmes.
Personnellement l'affaire est dans le sac depuis bien longtemps.
Énorme.