Il y a tout juste 10 ans, Will Toledo s’apprêtait a sortir ses chansons composés dans sa voiture et allait commencer le début de son aventure dans la musique indé. La suite, vous la connaissez mieux que moi : 2011, il va avoir beaucoup d'attention sur son Twin Fantasy , 2015, il va signer chez Matador après avoir continué de nous gâter avec des excellents projets (Nervous Young Man, How To Leave Town) et il ya quatre ans, il sortait Teens of Denial, son dernier "vrai" projet (vu que le remake de Twin Fantasy est un remake et pas foncièrement un vrai album de nouvelles chansons).


Ainsi, bien que Teens of Denial soit mon projet préféré du groupe, je restais très curieux quant a ce nouvel album qui allait arriver et son single Can't Cool Me Down, électronique qui, après un album aussi rock que Teens of Denial, rappelait ses essais avec la pop/l'electro sur How To Leave Town par exemple : le morceau est excellent, son ambiance est extrêmement anxiogène avec ces montées de tension qui aboutissent a ses chœurs fantomatiques et ses paroles qui renforcent cette austérité :



I've got a real bad feeling
With a taste like lemon



Toutefois, pour garder mon expérience avec le disque authentique, je ne me suis pas intéressé aux autres singles : alors qu'en est-il de cet album ?


Et ben, c'est le bordel. C'est un bazar a ne pas y comprendre quand on lit que l'album est en préparation depuis 2015 (Donc cinq ans quand même !).


Déjà, l'album ne semble pas trouver sur quel pied danser : on retrouve l'ambiance anxiogène de Can't Cool Me Down, des morceaux électroniques comme l'opener "Weightlifters" et son synthé qui ouvre le morceau et qui vibre pendant tout le morceau pour poser une ambiance, ou "Deadlines" avec le même délire mais avec quand même plus d'énergie quand Will nous refait ses chœurs qu'il aime tant faire et l'outro qui nous fait une montée en puissance avec tous ses instruments qui arrivent. Et puis enfin, There Must Be More Than Blood qui peut en effet rappeler The Ending of Dramamine seulement en deux fois moins longs et en étant plus direct que son prédécesseur et qui est clairement un des temps forts de l'album.


Oui mais voila, j'ai dit que c'était le bordel parce que les autres morceaux semblent eux soit embrasser une vision rock plus conventionnelle pour soit réussir (Martin) soit se planter misérablement (Hollywood et ses paroles gênantes et son son dégueulasse qui rappellera les heures sombres du rock indé de 2005). Ou alors, continuer plus encore dans expérimentation électronique comme Hymn qui est le morceau le plus ambiant et aussi, accessoirement, le plus mou (surtout qu'il nous mène nulle part au final sur ses 3 minutes) ou bien l'outro Famous qui a de l'idée (j'aime bien cet espèce de blabla sans queue ni tête avec les voix pitchées qui nous entoure pendant le morceau) mais qui dans l’exécution est assez oubliable (Will s'essaie a la house, c'est mignon mais ça casse pas trois pattes a un canard, c'est bien dommage de terminer l'album sur un truc aussi bateau).


Et enfin, des morceaux OSEF : l'interlude What's with you lately, ballade acoustique ou c'est Ethan Ives, le guitariste qui s'essaie au chant pour un résultat, "eh", Life Worth Missing qui mélange un peu les deux aspects vu plus haut pour un résultat complétement la encore oubliable et bateau.


Donc au final, on a des essais réussis, des essais ratés, des morceaux oubliables : c'est plutôt étonnant de voir qu'en une quarantaine de minutes, on a un tel bazar de la part de Will qui 7 ans plus tôt nous faisait un Nervous Young Man de 2h avec rien a jeter. J'apprécie cette volonté expérimenter et de ne pas se reposer sur ses acquis mais c'est franchement dommage de garder des morceaux aussi foirés que Hollywood ou Hymn sur un projet qui aurait pu être un EP a ce stade la en gardant juste les bons morceaux.


Surtout que la recherche sonique est vraiment ce qui sauve a mon sens cet album, le lyrisme de Will ayant pris un coup et tournant un peu en rond sur la plupart des morceaux (et atteignant des sommets de médiocrité encore une fois sur Hollywood).


Donc voila, j'apprécie l'effort mais après avoir passé ces deux derniers jours a l'écouter en long en large, au final, ça donne franchement un bazar décevant quant a la réputation de Car Seat Headrest...

lucaaaasth
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le 30 avr. 2020

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