Le jazz mâtiné à l'électro, cela a toujours fait bon ménage. En l'occurrence, on n'est pas sur quelque chose de péchu à la Moon Hooch, ni de fondamentalement house à la Bakermat, encore moins sur de l'electroswing, mais plutôt dans l'ambiance de Greenwhich Village. L’album est d’ailleurs produit sur le mythique label new-yorkais Blue Note Records qui a accueilli John Coltrane, Sidney Bechet ou encore Thelonious Monk.
GoGo Penguin est un trio composé d’un pianiste, d’un contrebassiste et d’un batteur. Ces musiciens originaires de Manchester se complètent à merveille dans des échappées savoureuses et tranquilles. La musique entraîne doucement mais sûrement, flatte l’oreille à coups d’accords savamment placés, fait rentrer son groove dans le cœur. Ce troisième album est remarquable à la fois par la grande diversité des influences et par la démarche expérimentale : ainsi ont-ils enrobé d’essuie-tout les cordes d’un piano pour obtenir le son d’un synthétiseur.
On ne sait vraiment pas si l’on doit classer l’album en jazz comme le groupe le revendique, ou en électro comme les pulsations semblent nous y inciter. Et c’est tant mieux, car GoGo Penguin fait partie de ces artistes qui créent du neuf à partir de brillants essais d’alchimistes. Les auditeurs pressés pourront s’en convaincre en écoutant le titre « Branches Break » pour commencer.