Bienvenue en Creepsylvanie
Pour ma toute première critique sur ce site, j'ai décidé de m'attaquer à une œuvre plus que familière : l'album Maniaxe de Ghoul.
Deuxième album du quartet infernal qui était un trio avant cela, Maniaxe nous plonge dans l'univers... disons "singulier" des Ghouls. Pour résumer rapidement : dans un pays imaginaire, appelé Creepsylvania (ils sont allés jusqu'à créer le site de l'Office de Tourisme sur Internet), quatre morts vivants fans de métal et de skate (les membres du groupes) terrorisent la population depuis les souterrains du cimetière local. Mais un chasseur de goules va tenter de les stopper une bonne fois pour toutes...
Alors ça donne quoi ? Bah plusieurs choses en fait. Le premier élément et non des moindres, c'est que ça ne se prend pas du tout au sérieux. Les Ghouls sont tous masqués par une pauvre cagoule en toile maculée de sang au niveau de la bouche, leurs noms sont débiles ( Digestor, Dissector, Fermentor et Cremator) , la pochette du CD est d'un mauvais goût assez assumé. L'univers des Ghouls autant dans le visuel que dans tout le reste, ce sont les vieux films d'épouvante de série Z revisités après une bonne soirée Bière-Pizza-Whisky par des métalleux drôles mais à l'humour ras-du-front.... Y a qu'à lire les paroles.
J'insiste bien sur ce point parce que, quand on aborde la musique (enfin), on est obligé d'avoir ça en tête. Au niveau du style, on a du Thrash couplé avec du Punk et du Death. Ça envoie du lourd donc, et pas qu'un peu. On alterne les passages carrément bourrins Punk/Death et des riffs bien heavy qui font secouer la tête. Ghoul bénéficie de trois chanteurs très en voix : Digestor hurle à la Carcass, Cremator nous fait du Death guttural classique et Fermentor... bah... C'est une sorte de gargouillis rauque qui me rappelle les plus mauvais jours de ma fosse septique. Pour des oreilles néophytes (je le sais, je l'ai testé) c'est atroce mais si vous êtes un fan de musique grasse, c'est du pain béni : bien que débiles dans leur approche, les Ghouls savent construire un morceau efficace (faut dire que sous leur cagoule, on peut retrouver des ténors du genre...). On ne s'ennuie pas une seule seconde surtout si on a les paroles sous les yeux.
MORCEAUX INCONTOURNABLES : Tous selon moi mais on tutoie vraiment les sommets avec Sewer Chewer et Mechanized Death. Mention spéciale à la reprise de "What a Wonderful World"
Conclusion : si on écoute simplement l'album, on se trouve en présence de Métal extrême de très bonne facture à la fois frénétique et violent dans la lignée d'un Municipal Waste qui aurait bouffé du Death. Mais C'est lorsqu'on on ose se pencher sur tout ce qu'il y a autour de la musique proprement dite que Maniaxe nous offre tout ce qu'il a dans le bide : un véritable univers haut en couleurs. Sur tous les plans, une œuvre magistrale, rien que ça.
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