Plongez.
Plonger. Accepter de se laisser tomber en dessous d'une surface trouble, dont le fond est invisible, dont les contours sont incertains. Oublier une fois la surface passée qu'il y avait un autre état,...
le 11 oct. 2017
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Plonger. Accepter de se laisser tomber en dessous d'une surface trouble, dont le fond est invisible, dont les contours sont incertains. Oublier une fois la surface passée qu'il y avait un autre état, au-dessus. Avant. Chaque centimètre descendu accentue la pression ressentie de tous côtés. Le froid s'intensifie. L'Oubli se mue, prend forme, devient naturel, tandis que les yeux s'habituent à l'obscurité, petit à petit. Plus vite. Des remous. Moins vite. Plus lentement...
Une lumière? Faiblarde. Lointaine, malsaine. Une illusion. Déjà fondue dans l'Oubli.
Voilà ce que m'évoque visuellement et sentimentalement ce MASS III du combo belge Amenra.
Une chute sans fin, un vortex aléatoire, presque arythmique par périodes. L'écoute est intense, car on nous dévoile ici des compositions noires, lentes, animées d'âmes. Variant en pièces d'une durée de 6 à 11 minutes, l'agonie semble n'avoir pourtant ni début ni fin.
Seuls quelques passages plus lumineux, une voix féminine éthérée, une guitare clean ici et là, quelques mots susurrés par le vocaliste au lieu de son hurlement? Vagissement? donnent une structure et des contours plus précis à une obélisque d'obsidienne sonore, dans laquelle l'immersion, si elle est totale, peut s'avérer plus difficile à décrasser de soi que ce que l'on peut anticiper en lançant une galette de hardcore sans connaître ce groupe.
Edit / Si la précision n'est pas toujours métronomique, on trouvera dans la rythmique parfois presque bancale une facette de plus de la musique d'Amenra, car les musiciens sont toujours ensemble, chaque bombe, progression, explosion est délivrée selon un timing qui leur est propre et contribue à nous maintenir dans l'atmosphère de l'album.
L'auditeur occasionnel de hardcore trouvera ici un alcôve de noirceur dans lequel se blottir et rêver au Mal absolu.
Le connaisseur pourra éventuellement reprocher un manque d'originalité par rapport à la scène générale, mais tout le monde s'accordera je pense sur l'intensité, la puissance et la noirceur à nuances de Mass III.
Créée
le 11 oct. 2017
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