Mastermind par Claire Magenta
Si à une époque bénite, le groupe de Dave Wyndorf avait réussi à conjuguer les plages space rock d'un Hawkind avec la pesanteur d'un Black Sabbath sur l'excellent Tab (1991) ou encore proposer l'un des meilleurs albums de heavy rock des 90's (Spine of God) , la trajectoire de la formation après les derniers tours de vis marquants prénommés Dopes to Infinity (1995) et Powertrip (1998) s'était quelque peu brouillée, tout du moins diluée au cours du temps, pour ne proposer "que" de bons albums anonymes... à l'image du side-project du même Wyndorf, The Atomic Bitchwax. Des années 2000 où les plus sévères auront à cœur de ne retenir que les rééditions des deux premiers albums précités, la flamboyance du Monster Magnet des débuts comme d'autres pairs s'étant au fur et à mesure dissipée.
Or faut-il le souligner de nouveau en attendant le nouvel an, 2010 reste l'année (par défaut) des musiques intemporelles. Soit le moment propice et idéal pour un nouvel album d'un des derniers dinosaures du stoner rock en activité, Mastermind des Monster Magnet.
Pour reprendre les propos tenus en préambule, la première écoute de ce huitième album de la bande à Wyndorf laissa comme un goût d'inachevé... étrangement avec le recul, tant les écoutes suivantes vont infirmer cette impression, Mastermind est sinon un album gorgé à ras bord de tubes, tout du moins un disque d'une rare efficacité à l'image des deux premiers titres d'ouverture, le massif Hallucination Bomb et l'énergique Bored with Sorcery.
Le groupe du New-Jersey propose ainsi douze titres relativement variés avec néanmoins une constante, la place accordée à la basse ronronnante de Jim Baglino. L'album garde une ossature basée sur des mid-tempos avec quelques écarts intéressants, Wyndorf ayant pris l'habitude de varier les plaisirs du stoner, tel l'intimiste Time Machine ou le mélodique Ghost Story... mais que les bikers se rassurent, Monster Magnet ne les a pas oublié sur 100 Million Miles.
Mastermind, un album moins psychédélique que par le passé, plus heavy, mais qui n'en reste pas moins l'un des albums stoner de l'année 2010.