Bon, un nouvel album studio de Clapton, le 1er 8 ans après « I still do » pas terrible, ça ne me réveille pas la nuit, loin de là. Je précise que je suis un grand fan et que sa tournée 2024 passant par Bercy, très blues, était magnifique. Mais ça fait bien longtemps qu’en studio, il assure mollement et sans aucune surprise. La dernière fois qu’il m’avait emballé, c’était avec « Reptile »…en 2001, alors forcément, ça remonte à un lointain passé ! Pour l’instant, l’album n’est disponible qu’en streaming et sur les plateformes d’écoute avant de sortir en support physique en janvier 2025 (je m’en passerai et j’ai toute sa discographie et un paquet d’enregistrements non officiels). Sur 14 titres, il n’y a que 6 inédits et les 8 autres singles sont sortis ces dernières années comme « Pompous Fool » en 2022 ou encore « Heart of a child » et « This has gotta stop » parus pendant la pandémie. Cet album commençait pourtant plutôt bien et les 1ers titres m’ont bien plu, jusqu’à « Sam Hall », belle ballade celtique, le 4e titre mais c’est ensuite que ça se gâte. Beaucoup de duos, dont le joli « Moon River » enregistré avec le grand Jeff Beck (sans doute un de ses derniers enregistrements), les autres n’étant pas extraordinaires, trop lisses comme Bradley Walker (sur « Always On My Mind »), Judith Hill, Daniel Santiago et Simon Climie (« How Could We Know »), parfaitement calibrés pour les FM américaines.
Je garde pour la fin les 3 duos avec son pote Van Morrison (que j’aime aussi beaucoup je le précise !) avec « The Rebels », « This has gotta stop » et « Stand and Deliver » dans lesquels ces 2 grands artistes ruminent leur colère (leur rage ?) contre les mesures sanitaires prises durant la pandémie. Morrison en a même fait un album entier, pénible en restant poli... On peut être logiquement dépité par l’impossibilité de se produire en public, c’est parfaitement compréhensible pour un artiste mais là, ça va bien au-delà, à coup de théories complotistes (« On nous cache la vérité »…), Clapton s’en est pris à la BBC, aux gouvernants britanniques, tout le monde dans son viseur. Ce qui donne des paroles de ce niveau : « Do you wanna be a free man/ Or do you wanna be a slave?/ Do you wanna wear these chains/ Until you're lying in the grave? »(« Stand and Deliver »). Oui, oui, Clapton parle bien ici de devoir porter un masque et de la vaccination pendant le COVID, en le comparant à l’esclavage 😤!!! On pouvait parfaitement être contre ces mesures, les trouver exagérées mais de faire du Royaume Uni un « Police State » comme il le chante, il faut garder un peu de raison. Evidemment, comme il le dit dans cette chanson «But not a word you heard was true », « on » nous cache tout, « on » nous réduit à l’esclavage !!! Ça lui avait d’ailleurs valu de se fâcher avec Robert Cray qui assurait il y a 2 ans sa 1ère partie et on comprend pourquoi. Là, c’est vrai que j’aime beaucoup moins Clapton quand il nous montre une autre face de sa personnalité, il avait même parlé pendant la pandémie d’« hypnose de masse » et de « publicités subliminales » dans les médias pour pousser à se faire vacciner. La colère parfois légitime peut conduire à dire et écrire n’importe quoi, on en a ici un bon exemple. Un album de toute façon trop long (64 mn) et qui aurait pu être réduit en se limitant à 11 titres, j’enlève les derniers titres et j’arrête avant les duos avec Van the Man.