Miles Davis – Merci Miles! (Live At Vienne) - (2021)
Celui-ci quand on le reçoit on se dit « Le dernier Miles ! » Comme s’il était encore parmi nous, mais la vérité c’est qu’il est toujours là, que sa musique vit encore en nous, et quand, en plus, ça ressemble à de l’inédit, à du pas connu, alors là on croit à la résurrection des morts et à tout ce fatras dont on se gausse d’habitude, oui, chers fidèles, Miles est de retour…
C’est écrit sur les murs, dans la propagande officielle, sur les panneaux publicitaires et dans les journaux qui arrivent dans ma boîte : « Merci Miles ! », « Le concert Totalement Inédit De Miles Davis Au Festival Jazz A Vienne De 1991 », « Inclus Deux Titres, "Pénétration" et "Jailbait" écrits Par Prince, Et Publiés Pour La Toute Première Fois » ! Oyez, oyez braves gens, Il est là, de retour parmi nous, le Messie est revenu !
Ce truc s’est passé à Vienne, le premier juillet 1991 sur la scène du « Théâtre Antique » et c’est une de ses dernières apparitions, il est parti le 28 septembre de la même année, avant qu’il ne ressuscite ces jours derniers.
Par bonheur, Miles, j’en ai fait bonne consommation, je dirais cinq ou six fois, pendant sa période électrique, dont trois soirs de suite au festival de jazz de Nice, de toute façon Miles on pouvait le voir trois fois de suite et c’était chaque soir différent, pas comme les Stones qui se dupliquent d’un soir sur l’autre, eux c’est juste différent si, par chance, un soir ils sont fatigués. Tandis que Miles je crois qu’il ne savait pas être moins bon.
Je m’souviens, la première fois que je l’avais vu, c’était pendant la période où on l’accusait de faire « la gueule » à son public parce qu’il jouait en lui tournant le dos, en fait je n’avais vu qu’un homme se tournant vers ses musiciens, ou un seul, pour faire un duo ou pour, en deux trois notes, changer la direction musicale d’un morceau.
Cet album est vraiment très bon, impossible de parler différemment, il est même pour moi une redécouverte. Globalement je n’aime pas trop sa dernière période, celle d’après « Agharta », « Pangaea » et « Dark Magus », et je suis souvent sévère, n’hésitant pas à pourfendre ses aventures plus commerciales, mais ici tout passe, tout glisse, même ces trucs un peu sucrés qui d’habitude m’horripilent, d’autant que les inédits sont magnifiques.
On soulignera la qualité des musiciens et particulièrement de Kenny Garrett au sax, mais ils sont tous excellents, Deron Johnson aux claviers, Foley à la basse lead, Richard Patterson à la basse et Ricky Wellman à la batterie, c’est très funky et même assez irrésistible !
Jack Lang, que miles avait surnommé « le Picasso du jazz » allait lui remettre la légion d’honneur d’ici quelques jours, je ne sais si cette perspective l’enflammait, mais ce soir-là, à Vienne, c’était chaud et brûlant !
Indispensable me semble-t-il…