I know this place

Mia Gargaret fait partie de ces albums qui peuvent éveiller quelque chose de profond en nous, mélange entre souvenirs et rêves.

Elle y parvient tout du long avec des petites textures simples et répétées, jamais très longues. À commencer par apathy et body auxquels sont ajoutés des enregistrements vocaux qui nous projettent immédiatement au fond d'une pièce, spectateur d'un théâtre où se révèlent des images de notre monde intérieur.

L'ambient d'INWIW amplifie l'ambiance de l'album, précédant le simple mais somptueux barely there qui reforme le duo texture/enregistrement vocal vous projetant définitivement à des kilomètres d'où vous êtes. Les morceaux qui suivent présentent un mélange de piano et de synthétiseurs au son chaud qui poursuivent le songe du spectateur.

L'album progressera de toute façon toujours en ce sens. Parfois minimaliste sur le plan mélodique mais un travail toujours très précis sur la texture des sons, il s'en dégage quelque chose d'unique qui permet de faire venir à la surface images et sensations d'un monde confortable soudainement libéré en nous. Grâce aussi à sa palette d'ambiances qui s'élargit tout du long, comme avec Lakes au bord d'un rivage, l'alliance avec une habile maîtrise du synthé nous garde toujours dans cette bulle fantomatique.

Finalement, la fin de l'album (ash et lesson) permet de prendre du recul sur son propre voyage avec un son plus percutant et en ouverture le seul titre chanté de l'album.

Au fond, c'est une collection de tableaux introspectifs qui partage son âme avec vos souvenirs et vous autorise à recréer un lieu où vous êtes bien, enroulé autour d'une couverture bien chaude pendant une demi-heure.