Takuya Kuroda – Midnight Crisp (2022)
Voici un E.P. de trente-deux minutes trente, réparties en six pièces de durée relativement équivalentes. Takuya Kuroda qui en est l’auteur est un jeune trompettiste et arrangeur japonais qui connaît un certain succès en jouant un jazz très accessible, avec des influences funk ou hip hop, de quoi donner envie de bouger et de danser.
Pour autant ça plonge également dans le post bop, fa fusion, l’électricité avec les synthés et une guitare saillante. Mais avant tout, ce qui est prédominant, c’est l’importance de la rythmique et du groove sur lequel s’appuie une section de cuivres et de anches.
Ensuite tout tourbillonne en un magma sonore puissant qui donne envie de taper du pied, tandis que s’extraient des scories de guitare stridente et de trompette qui s’envolent vers le suraigu. C’est extrêmement efficace et ça fonctionne sans coup férir… Remontent les souvenirs d’Herbie Hancock et de Roy Hargrove avec le RH Factor et des albums CTI…
La dernière pièce « Choy Soda » contient une partie chantée qui évoque ces années-là et rappelle également le meilleur travail des frères Mizell, au cours des années soixante-dix. Cette fusion entre jazz et soul est très réussie. Les artisans de cette réussite sont Corey King au trombone et au chant, Craig Hill au saxophone ténor, Ryo Ogihara à la guitare, Rashaan Carter à la basse électrique, Takahiro Izumikawa aux claviers, Keita Ogawa aux percussions et Adam Jackson batterie.
L’album peut se trouver en vinyle, ou de façon plus économique dans un double Cd qui contient également « Fly Moon Die Soon », l’album précédent de Takuya Kuroda, sorti en deux mille vingt. Signalons également que le trompettiste a enregistré deux albums pour Blue Note, ce qui est toujours un honneur, en deux mille quatorze et deux mille dix-neuf. Bon, au final rien de bien nouveau quand même...