Cela fait un petit moment que Delain poursuit son petit bonhomme de chemin dans le monde du métal symphonique à voix féminine et Moonbathers, son dernier album en date, se rapproche méchamment de son modèle finlandais, pour le meilleur et pour le pire.
Car si ce groupe hollandais a souvent été inspiré par Nightwish, ce présent album va encore plus loin et incorpore des éléments symphoniques et un sens de la composition rentre-dedans typiques. S’il n’y avait pas la voix de Charlotte Wessels, très reconnaissable, on pourrait presque s’y laisser prendre.
L’autre différence, c’est le format des morceaux: Moonbathers compte onze pistes et quarante-sept minutes. Les chansons ne dépassent que rarement les cinq minutes, ce qui est parfois frustrant si on aime les epics qui se développent sur plus de dix minutes, mais qui a aussi l’intérêt d’offrir des compositions qui ont plus d’impact.
Témoin le trio d’introduction « Hands of Gold / The Glory and the Scum / Suckerpunch » qui – comme son nom l’indique, d’ailleurs – part sur un direct façon train express. C’est péchu, c’est maîtrisé et c’est soutenu par une orchestration symphonique certes typique, mais diantrement efficace. Je citerai aussi « Fire with Fire » et « Danse Macabre », pour les harmonies vocales acrobatiques, « Pendulum » et ses gros riffs qui tachent.
Après, de même que Nightwish se laisse aller à balancer des bleuettes dignes des pires moments de l’Eurovision, Delain va parfois s’égarer sur des sonorités qui rappellent douloureusement du Abba. C’est heureusement rare – « Scandal » est le principal exemple – mais ça pique.
Moonbathers est donc un album plutôt bon, voire excellent si on peut passer outre le côté « inspiration nightwishienne massive »; quelque part, si vous connaissez quelqu’un accro à Nightwish au point d’avoir du mal à tenir avant le prochain album, Delain peut faire une méthadone tout à fait acceptable.