Mozart: Sonata, K. 448 / Schubert: Fantasia, op. 103, D. 940 par Kliban
Il est presque impossible de dégotter un enregistrement correct de cette D940, véritable casse-tête pour les interprètes qui ont à naviguer entre le Charybde de la mièvrerie et le Scylla de l'incohérence pianistique. A ce jour, je n'ai encore entendu que les frères Jussen à la Roque d'Athéron cet été 2011 (http://www.anaclase.com/chroniques/arthur-et-lucas-jussen-jouent-schubert) pour en donner une version qui me touche de bout en bout.
Pour autant, Perahia et Lupu parviennent à ciseler la fantaisie dans une grande unité d'intention sans prise de pouvoir sur l'espace sonore l'un de l'autre. Sans pathos excessif, le jeu sait passer de la mélancolie au drame. La touche souple et très liée de Lupu sert toujours bellement Schubert - quand bien même je pourrais préférer un jeu plus aux résonnances plus sobre - Calasso dans la D959 par exemple.
Je me réécoute tout ça et je complète, à l'occasion.