Michel Portal - MP85 - (2020)
Bonne nouvelle ce samedi, voici distribué dans la boîte « MP85 », le dernier album de Michel Portal enfin arrivé ! MP on comprend bien pourquoi et 85 eu égard aux 85 printemps écoulés depuis la naissance du Sieur.
Bonne nouvelle, oui, mais tempérée, après un rapide aller sur Discogs où je m’aperçois qu’une fois de plus, on doit subir la loi des marchands : le vinyle est un peu plus cher, ce qui paraît normal aujourd’hui, bien qu’autrefois le prix du vinyle n’excédait en rien celui du Cd, mais surtout, une nouvelle entourloupe une fois de plus, il y a dix minutes de musique en moins sur le vinyle, deux titres sont en effet absents ! J’essaierai de m’emballer moins la prochaine fois, afin d’acheter le Cd, moins cher et mieux loti pour ce qui m’intéresse : la Musique !
Après les albums de toutes les couleurs, les tirages volontairement ultra-limités, voici venir le temps de la musique réduite, où on coupe la cire sous le poids du saphir, et bien soit, je me résous au bon vieux Cd, fidèle en qualité, à l’apparat moins noble mais généreux sous le sabot, ne mégotant pas, et dépassant l’heure sans rechigner.
Foin de tout ça, concentrons-nous sur le sujet du jour : l’album de Michel Portal. Depuis quelques années ce dernier est souvent présent sur les écrans des chaînes musicales, particulièrement Mezzo qui a retransmis avec générosité des concerts toujours magnifiques, que j’aime voir et revoir lors des rediffusions, nombreuses sur ce type de chaîne. Michel, entouré par toutes sortes de musiciens de qualité, mais sachant à chaque fois montrer son talent unique, la touche qui le différencie et fait de lui un musicien incomparable, qui vous marque immanquablement.
Cet album a été enregistré entre les deux confinements, du vingt-six au vingt-neuf juin 2020, comme une respiration, un retour espéré vers la vie d’avant. Michel a organisé un nouveau quintet avec Nils Wogram au trombone, le magnifique Bojan Z aux claviers qui marque son retour, l’impeccable Bruno Chevillon à la basse et Lander Gyselinck à la batterie. Michel lui est toujours fidèle au soprano et aux clarinettes, basse et si bémol.
Cet album ressemble à un album de chansons, bien que l’on n’y chante pas, une dizaine de vignettes alignées et chacune ressemble à une histoire, à un voyage, à un sentiment de libération ou d’espérance. Ainsi Arménia est-elle inspirée par voyage en Arménie, African Wind suggère le souffle du désert, Desertown écrit suite à la visite d’une ville en ruine et Full half Moon, composé par Bojan Z, doit certainement à la nostalgie naissante au cœur de la nuit…
Des titres à l’écriture apparemment simple, propices à de magnifiques envolées par les différents solistes, pour rêver, s’échapper du quotidien, partir, loin, et fuir aussi, vers un ailleurs, harmonieux et mélodieux, comme inscrites ici, les lignes sur ce disque, réinventer quelque chose d’autre, respirer, libre enfin !