A-t-on tellement le droit de laisser un tel artiste dans l'indifférence ? Comment organiser la chronique pour faire comprendre face à quel genre d'individu nous sommes?
Passé l'intro et son côté gourou/invocateur, on entre dans le vif du sujet avec "song for zula" à l'ambiance électronique que l'on trouvera seulement sur ce titre à quel point la palette artistique du chanteur est variée.
Et cette voix, écorchée , maltraitée, qui donne un sens à chacune des compositions comme s'il disait à l'auditeur : "J'en ai bavé, j'en bave encore, mais suis moi et tu verras comme c'est beau".
Arrive ensuite "ride on right on" probablement ecrite dans la solitude la plus totale, ça transpire les grands espaces, mais les espaces arides, inhospitaliers, et ce n'est pas "terror in the canyon" qui nous fera penser le contraire. La magnifique "Muchacho's tune" renforce ce sentiment de solitude, la musique comme passion, la musique comme rédemption, comme ouverture vers un monde hostile et sauvage.
Nous faisons face à un artiste sincère, qui a lui meme peur de sa sincérité.
Un artiste majeur donc, qui par l'émotion de sa voix vous dressera les poils.