My Generation (Single) par lehibououzbek

My Generation ce n'est pas ma génération mais à travers The Who, je me sens concerné par LEUR génération en Angleterre dans les années 60. Ouais, ça n'a pas toujours été coton de vivre en GB. Bref, je passe les détails du conservatisme péninsulaire outre-manche, comme dirait l'autre. Mrs. Thatcher pourra mieux en parler que moi...je passe mon tour.
Revenons à nos potes de London City, nos punks anglais adorés, les vrais, les durs, ceux qui ont des choses à dire avec élégance, souvent avec rage. On ne va pas leur en vouloir. Vous avez un souci avec le mot "punk" ? The Sex Pistols n'étaient pas des punks, The Who si ! Les Pistols c'est juste une arnaque, un miroir aux alouettes, des pseudos rebelles de chez Carrefour, des p'tites b*tes sans envergure. (pléonasme)
The Who, en signant My Generation, donne le "LA" de ce que sera le mouvement punk, une pierre majeure dans ce gigantesque édifice.

Donc je disais My Generation c'est pas la mienne mais pu*ain que cette chanson crache tout ce qu'elle a ! Les amplis sont réglés au max (connaissant les folies de Pete Townshend déjà dès son plus jeune âge à la gratte), Keith Moon aux baguettes est complètement allumé, la basse de John Entwistle est très percutante et Roger Daltrey cette énergie retenue au chant. Un groupe magique, un groupe mythique. L'un des plus grands que la Grande Bretagne ait porté (aux côtés de Deep Purple, Pink Floyd, Led Zeppelin, Rolling Stones, Black Sabbath, The Kinks, The Clash,...), loin, de très loin le plus grand pays en terme de musique. Sans conteste.

Roger Daltrey chante en bégayant faussement en fin de chaque phrase. Inspirés selon lui du "Stuttering Blues" (le "Blues bégayant") de John Lee Hooker. Certains s'accordent à dire que c'est là un clin d'oeil à une drogue en vogue dans les années 60; le speed, qui avait la particularité de faire bégayer.
Un dialogue s'installe entre Roger Daltrey, bégayant volontairement, et les choristes, et entre la guitare et la basse. Daltrey chante une phrase, soutenu par la basse, et ensuite le chœur, soutenu par la guitare de Townshend qui lui répond. Le tout est mené par un rythme de batterie frénétique joué par Keith Moon.
Formé en A-B-B-A, My Generation a cette forme particulièrement rare de construction des paroles. Le premier couplet, puis le second. On reprend le second pour finir sur le premier. La classe. Easy dans l'idée, mais l'application s'avère redoutable. Des paroles simples pour une idée simple. Deux couplets repris en chiasme (A-B-B-A), donnent une force supplémentaire au texte. On appuie sur le propos général en le relâchant une seconde fois mais de façon inversée. Voilà une petite note sur la structure.

A titre purement personnel, je pense que cette chanson est destinée aux Beatles et autres groupes à sensation qui ne jurent et vivent que par la popularité et la célébrité, surtout quand Daltrey dit "I'm not trying to cause a big sensation, I'm just talkin' 'bout my generation". En tout cas, une chanson qui fera le tour du monde, reprise dans un nombre conséquent de langues, de reprises, aussi mauvaises les unes que les autres. The Who c'est The Who. Period.
Finalement, un groupe assez unique en son genre et qui connut une fin tragique en septembre 1978 quand Keith Moon mourut d'une overdose médicamenteuse. Sans lui, les Who ne seront plus jamais les Who malgré l'arrivée d'un nouveau batteur.