Woman
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Ce troisième album confirme tout le bien qu’on pensait d’Angel Olsen et s’inscrit dans la logique de l’excellent Burn you fire for no witness. La jeune demoiselle nous électrise de plus en plus et surprend d’entrée en jouant les crooneuses sur Intern, dont la production n’est pas sans rappeler le travail des Chromatics. La demoiselle est devenue femme, s’affirme de plus en plus et assume ses infidélités à la folk music. Elle apparait pour la première fois sur la pochette du disque, sobrement intitulé My Woman - on peut toujours rêver. Une femme qui invective les hommes sur le très efficace et très indie Shut Up Kiss Me, qui devrait combler les fans de Courtney Barnett.
La nouvelle Angel Olsen est affublée d’une perruque à paillettes dans les deux premières vidéos tirées de cet album, comme si elle souhaitait casser son image d’enfant sage. Elle donne le change et semble de plus à l’aise sur ce terrain plus rock. Sur sa lancée, elle enfonce le clou avec une facilité déconcertante sur Give it Up, qui aurait pu tout à fait être écrit et chanté par Kim Deal. Et ce Not Gonna Kill You, c’est digne des meilleurs Evan Dando pendant sa période Lemonheads et d’une PJ Harvey inspirée.
Mais ça c’était juste pour s’amuser. Fini de rigoler, Angel passe aux choses sérieuses sur la seconde moitié de l’album, beaucoup plus posée et habitée.
La chanteuse revient aux fondamentaux et nous montre toute l’étendue de son talent et de son répertoire musical. Le spectre de sa voix lui permet de tout interpréter, elle se fait tout à tour fragile ou profonde. Ça se savoure lentement, comme toutes les bonnes choses et c’est carrément exquis sur le magnifique Woman. On sent que cette fille connait ses classiques sur le bout des doigts et elle se les approprie à merveille. Mais là où c’est très fort c’est qu’elle les transcende avec une présence folle, une personnalité hors norme.
La créature venue du ciel fini de nous achever sur Pops où sa voix légèrement saturée vient déchirer le simple accompagnement au piano. Le silence qui suit la fin de l’écoute en dit long sur l’intensité que ce disque véhicule.
Cet ange nous a transpercé le cœur, on en saigne de bonheur.
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Créée
le 7 août 2016
Critique lue 619 fois
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