Par Olivier Lamm
Incroyable mais vrai, ce huitième opus solo de l'indispensable Biosphere découle tout entier d'une enquête sur l'état des centrales nucléaires au Japon, et plus particulièrement celles construites sur les littoraux. L'interrogation de Geir Jenssen, inspirée par une vieille photo de la centrale de Mihama, dans la préfecture de Fukui était pour ainsi dire évidente : « Le fait que cette centrale d'aspect si futuriste soit située dans un lieu si beau et si proche de la mer a attisé ma curiosité. Sont-elles sûres en cas de tremblent de terre ou de tsunami ? Des lectures plus approfondies m'ont appris que nombre de ces centrales sont situées dans des zones à risque sismiques, et que certaines d'entres elles sont même localisées près de rivages déjà frappés par des tsunami par le passé ». Envisagé et bouclé en février dernier, N-plants a bien sûr pris un sens autrement funeste après le tsunami du 11 mars 2011. Cinq mois de terrifiant piétinage dans les terres dévastées de Fukushima plus tard, on aura même de la peine à ne pas le trouver crucial.
Loin de faire reluire son costume de Nostradamus et fidèle au crédo antique qui dit qu'aucun événement ne saurait être compris à moins de 50 ans de distance, Jenssen n'a pourtant pas changé une note ou un échantillon de son disque après le début de la crise. Loin de la diatribe anxiogène attendue, N-plants dégage plutôt un étrange remugle d'apaisement préoccupé, qui détonnera particulièrement en regard d'autres oeuvres autrement plus inquiétantes de ses comparses du cercle de l'ambient « polaire » comme Deathprod ou Thomas Köner. De fait, le Norvégien ne s'est jamais complu dans l'obscurité très longtemps. (...)
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