Naked Truth
7.3
Naked Truth

Album de Avishai Cohen (2022)

Avishai Cohen ‎– Naked Truth (2022)


Allez, autant commencer par ce qui pourrait être un défaut, la durée de l’album nous projette un demi-siècle en arrière, trente-cinq minutes seulement, c’est un peu short, il est vrai ! Mais on ne peut juger de la qualité de l’album au temps qu’on passe à l’écoute, pas plus que de la qualité d’une peinture au temps qu’il a fallu pour la peindre.


Si ces trente-cinq minutes sont sublimes, exceptionnelles, et vous transportent hors du temps, alors que valent les mesures ? Pesées, périmètres et aires s’évanouissent. Si ces trente-cinq minutes ne vous quittent plus et que vous réécoutez en boucle ces notes qui vous envoutent, vous font fermer les yeux, et ouvrir votre esprit vers des lieux et des contrées dont vous seuls connaissez le chemin. Si la magie de cette musique tient à l’intime…


C’est que Avishai Cohen, déjà, avec « Into The Silence » avait tracé la route et montré le chemin. Il possède le secret de la note juste celle qui surprend et touche, pas à la façon d’un Monk, espiègle et malin, mais avec de l’audace, juste poser le pied un peu plus loin.


Il est entouré par Yonathan Avishai, pianiste au feeling extraordinaire, déjà vieux compagnon d’armes, de Barak Mori à la basse et de Ziv Ravitz à la batterie. Ils sont arrivés aux studios La Buissonne presque les mains dans les poches, mais avec des idées plein la tête et quelques notes griffonnées par Avishai Cohen.


Ensuite ça s’est enchaîné très naturellement, les mélodies se sont succédées, nées du lyrisme combiné des musiciens, les harmonies toutes en dentelles de Yonathan ont créé une architecture fragile et les impros se sont enchaînées, souvent délicates et sûres. La suite en huit mouvements s’est ainsi structurée, jusqu’au dernier titre « Departure », un poème de Zelda Schneurson Mishkovsky dont Avishai fait la lecture.


Ce dernier a coupé sa barbe, mais il reste ce grand trompettiste que l’on connaît, on admire la technique mais plus encore l’émotion qu’il transporte dans sa musique.


Un des sommets de sa discographie.

xeres
9
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le 20 déc. 2022

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