Album d'une rare beauté à la country-rock attachante, Nashville Skyline est un énième renouveau pour l'homme à l'harmonica. "Freewheelin", "The times they are a changin' ", "Another side of Bob Dylan", Higway 61 revisited", "Blonde on blonde", "John Wesley Harding", et donc enfin "Nashville Skyline", la carrière du poète n'a été que réinvention.
Ici nous découvrons un Dylan à la voix totalement changée, modifiée après sa séparation d'avec Mme "tabac" ; un Bob retranché à Woodstock loin des hippies (oups) et de la fureur des mouvements contestataires. Ce n'est plus pour lui, il a tant fait, tant participé, tant porté sa génération vers le haut en se construisant un statut de messi de la Beat generation. Non ce Zim là n'existe plus. Celui que l'on retrouve en 1969 fredonne ses ballades au coin du feu, avec son ami Johnny Cash. Ce titre est le premier de l'album et entre déjà au firmament du répertoire des deux hommes, leurs 2 voix s'y marient parfaitement et donne un aura nostalgique au morceau. 2 mythes de la musique américaine. Point.
Puis les ballades s'enchaînent, touchantes et entraînantes, on y retrouve l'entrain et le style folk rock fondé par Dylan. L'autre titre phare de ce disque, Lay Lady lay fait également figure de proue dans la discographie de Bob. Tendre et mélancolique. Country et éternel.
À contre courant de son époque, où les groupes se voulaient de plus en plus expérimentaux (Velvet underground and Nico; The Who-Tommy; Miles Davis-Bitches Brew etc...), Dylan est aux côtés d'artistes comme Creedence; Rolling Stones (Beggars Banquet); Beatles (White Album, Abbey Road, Let it be); The Doors (Morrison Hotel) qui reveniennent aux sources, à leurs premières inspirations, leurs premiers amours, country, folk, rock, blues. So long drogues et psychedelisme, l'heure est à l'efficacité et à la musique pure (topic que l'on retrouvera dans le glam rock (T Rex, Roxy Music) ou le punk futur (New York Dolls, Stooges, Ramones).
Bob Dylan, caméléon des genres, fidèle à lui-même, défraye la chronique avec un album inattendu alors, grand succès en 1969, année psychédélique et hippie. Ces mêmes hippies qui, à l'apogée de leur mouvement, se rendront à Woodstock, à seulement quelques kilomètres de la maison du barde à la voix rouillé.