Ndikho Xaba and the Natives - Ndikho Xaba And The Natives (1971)
Voici encore un album rare dans son état original, mais qui a bénéficié de rééditions bienvenues, dont la dernière cette année. A l’écoute, il passe très vite et semble assez court, ce que contredisent les durées renseignant le vinyle. En général c’est souvent bon signe…
Il est souvent classé dans la catégorie « Spiritual Music » ce qui correspond bien à une partie de son contenu et particulièrement pour ce qui concerne le titre d’ouverture, « Shwabada », écrit en hommage à la famille de Ndikho et plus particulièrement aux ancêtres défunts. Par extension c’est également une prière aux esprits, entre le monde des hommes et celui des âmes et de toutes les créatures spirituelles.
Mais la caractéristique essentielle de cet album, c’est que ces musiciens appartiennent tous à la communauté Sud-Africaine dont nous évoquons souvent le souvenir ici. En effet ce sont des déracinés, exilés, ayant fui l’apartheid qui se sont installés aux Etats-Unis, où ils se sont fondus dans la communauté noire, tout en cultivant leur culture et leurs racines propres, recevant en retour l’influence de la Great Black Music dans laquelle ils se fondent, comme l’atteste la seconde pièce « Freedom », un chant traditionnel universel.
« Nomusa » qui ouvre la seconde face est signé par Ndikho Xaba et son épouse, dont le nom est le titre de la pièce jouée. C’est un titre entraînant avec un thème facile à mémoriser qui groove gentiment, avec des airs de « déjà entendu » comme il arrive parfois.
Ndikho Xaba est le pianiste de la formation, il utilise le porte-voix et le « seaweed horn ». Plunky est saxophoniste ténor et soprano, il joue également de la flûte, je vous ai déjà parlé de lui ainsi que de Lon Moshe qui joue du vibraphone, à propos des albums sur « Strut Records », pour ceux qui se souviennent. Shabalala est le bassiste, Kieta le batteur et Duru joue de la conga, il est percussionniste, comme la plupart des musiciens ici.
Le dernier titre « Makhosi » est d’ailleurs consacré aux rythmes et aux percussions, concluant un agréable album qui fleure bon les années soixante-dix naissantes.
(Attention, pl y a une erreur de date sur l'album de présentation, l'album est bien de 71).