HALLELUJAH MES FRÈRES ET SOEURS, L’HOMME AUX POUMONS D’ADAMANTIUM NOUS EST DE RETOUR! Avec un troisième et dernier opus qui clôture une trilogie d’albums qui a vraiment marqué la sphere expé/post-rock/drone avec ses textures sonores absolument ahurissantes.
D’autant plus qu’elles sont jouées avec un saxophone et c’est tout. Pas d’overdub, pas d’effets, juste l’homme, de son nom Colin Stetson, son instrument, et plein de micros bien placés. Et après la tarte totale du volume 2, Judges, on s’attendait à quelque chose d’impressionnant, surtout après le tour de force du EP Those Who Didn’t Run, parfois inégal mais qui voyait Stetson tenter des durées plus ambitieuses.
Vient donc New History Warfare, vol.3 : To See More Light, qui sort aujourd’hui sur le merveilleux label canadien Constellation Records. Et la première chose qui frappe, c’est l’exploitation des voix qui est plus poussée, grâce à la participation de Justin Vernon, de Bon Iver, qui s’occupe des accompagnements vocaux de cet album, le meilleur exemple étant la reprise du standard de Gospel What are they doing in Heaven Today ?, ou Stetson et Vernon se répondent à la perfection.
À la production, Efrim Menuck de Godspeed You ! Black Emperor laisse sa place à Ben Frost (Entre autre responsable de la production de A Piece of the Sky sur The Seer de Swans, et d’un album épique d’ambient noise : By The Throat), mais toujours avec ces placements fous de microphones autour du sax et de la bouche de Stetson. Une production léchée et puissante, cubiste, qui couvre tous les points d’écoute possibles, mais aussi plus sèche, qui ressort les aspects les plus abrasifs du son de Stetson.
La composition des morceaux de To See More Light est plus portée sur la mélodie et les rythmes, alors que Judges se penchait plus sur des boucles étranges faisant appel à nos sensations sonores (C’est aussi ce qui fait sa force). Cette approche sur les motifs se précise, entre autres, dans Among the Sef (Righteous II), le sax alto se mêle avec le falsetto étouffé de Stetsonn, ou encore dans Brute, une orgie rythmique que n’auraient pas renié Meshuggah ou The Dillinger Escape Plan.
Le morceau fleuve éponyme To See More Light sonne comme la concrétisation des expériences de Stetson dans New History Warfare, 15 minutes puissantes et subtiles à la fois qui annoncent la fin d’une trilogie, tout comme le magnifique Part of me Apart From You, qui clôture cet album avec une ligne mélodique assez mélancolique, presque triste, mais qui annonce aussi la suite … ?
Pour conclure, To See more Light clôture en beauté la trilogie de Stetson, et même s’il n’égale pas en puissance de la texture sonore l’opus précédent, les trouvailles mélodiques et rythmiques en font un album planant, qui fait voyager, qui fascine et touche.
(AJOUT SC : Avec le recul, cet album a autant de puissance que le précédent, c'est finalement juste parce que le précédent était le plus choquant pour moi qu'il a une note supérieure)