New York Art Quartet - New York Art Quartet (1965)
Il en a déjà été fait mention, Roswell Rudd fait partie des pionniers du free jazz, au même titre qu’Albert Ayler, Cecil Taylor, Don Cherry, Pharoah Sanders, Steve Lacy, Sun Ra, Archie Shepp ou Ornette Coleman…
Il y en a encore beaucoup d’autres que l’on pourrait citer, sans doute un peu moins connus, qui se sont essayés à abattre les barrières, parmi ceux-ci on pourrait jeter un coup de projecteur sur le saxophoniste John Tchicai, le bassiste Lewis Worrell et le batteur Milford Grave qui se sont réunis, avec Leroi Jones en tant que récitant sur un spoken word, pour fonder le « New York Art Quartet », un album du même nom est sorti en 65 sur le fameux label ESP.
Cet enregistrement ne fait pas partie des albums « furieux et déchaînés » de la free music, bien au contraire il est plutôt introspectif, les trois titres signés Roswell Rudd, après l’exposé d’un bref thème, s’ouvrent totalement à l’improvisation, de cette liberté trouvée jaillit un lyrisme forcené qui se conjugue à une sorte de mélancolie plaintive, les silences, les espaces joints aux couinements du trombone, ou au phrasé presque essoufflé du saxophone, s’ouvrent vers de multiples possibles. Le jeu de Milford Grave est extraordinaire, bavard, tout en commentaire et questionnement, il participe lui aussi à la réussite de ce classique du « free ».