Les anglais de 65daysofstatic signent la bande originale de No Man’s Sky, un jeu vidéo d’exploration spatiale. Si vous n’avez jamais entendu parler de l’ambitieux No Man’s Sky, laissez moi vous raconter tout ça dans les grandes lignes. En production depuis 2012 par le studio britannique Hello Games, le projet est énorme : proposer aux joueurs un univers infini. Le tout de manière procédurale, c’est à dire que l’univers se crée au fur et à mesure de l’exploration. Depuis, la pression ne cesse de s’accroître autour du jeu, créant ainsi deux clans: ceux qui adorent le jeux et ceux qui le déteste (sans y avoir joué…). Sean Murray, président du studio et papa de No Man’s Sky, cherchait alors un groupe à la hauteur de cette immense tâche ; créer une musique stellaire capable d’apprivoiser notre imagination.
L’univers science-fiction très coloré de No Man’s Sky aurait pu amener à choisir une musique synthwave. Le choix de 65daysofstatic a pourtant beaucoup plus de sens. Réels architectes musicaux, les anglais savent construire des structures musicales progressives, titillant en permanence l’imagination et la sensibilité de son public. Ce qui colle parfaitement à la dimension philosophique et introspective du titre de Hello Games.
65daysofexploration.
Bien que plusieurs morceaux ambiants soient présents sur l’album, le groupe ne s’est pas cantonné à créer que des plages atmosphériques. Ce disque est clairement le nouvel album de 65daysofstatic. Les compositions sont à la fois à la hauteur des ambitions du jeu et du savoir faire du groupe. La musique du quatuor britannique est d’ailleurs très vite reconnaissable. Guitares aériennes et batterie frénétique, le tout sur un ton post-rock et electro, pas de grandes surprises. Pourtant, le groupe réalise un travail d’ambiance absolument fabuleux. Avec six albums dans les pattes, le groupe maîtrise son sujet sur le bout des doigts. L’appel à l’exploration et à la découverte est assez fort. Qu’une seule envie alors, se procurer No Man’s Sky et commencer son aventure.
Perdu dans l’espace.
Cette sensation d’immensité est merveilleusement bien transmise par le groupe. « Supermoon » et « Asimov » nous emportent dans une course poursuite à la vitesse de la lumière. Notre vaisseau évite alors les météorites qui se dressent devant nous et nos yeux sont éboulis par la vision d’une planète encore inexplorée. Des technologies inconnues nous tombent sous la main avec « Blueprint for a Slow Machine » tandis qu’une menace extraterrestre nous poursuit sur « Red Parralax ». Chaque morceau possède un gout d’aventure tout en réussissant à pénétrer notre sensibilité. Les sons sont souvent écorchés, saturés. Interprétation d’un signal qui s’éloigne, qui se trouble.
65daysofstatic n’a donc pas perdu de sa superbe. Cette bande originale met en avant un groupe trop souvent dans l’ombre. Un petit quart d’heure de gloire amplement mérité pour un groupe qui s’efforce d’explorer de nouveaux horizons musicaux depuis plusieurs années. On ne peut tout de même pas omettre le manque de renouvellement dans la musique du groupe. 65daysofstatic n’a pas pris énormément de risques sur cet album. Ils font ce qu’ils savent faire de mieux : des morceaux à l’intensité crescendo et aux sonorités biscornues. Que demander de plus ?
D'autres critiques super trop géniales sur www.madafaka.fr