Formé par une bande d'amis au début des 90’s, si Down à l'origine s'apparente à un side project, force est de constater que celui-ci a dépassé ce simple cadre pour devenir un supergroupe de nos jours. Il suffit pour cela de lire d’un peu plus prêt le CV des musiciens, et on comprends aisément l'enthousiasme à l'annonce de la sortie de leur premier album : le guitariste et le bassiste de Crowbar (Kirk Windstein et Todd Strange), le batteur d'Eyehatgod (Jimmy Bower), le guitariste/chanteur de Corrosion of Conformity Pepper Keenan et enfin le chanteur de Pantera.
Après un contrat signé chez Elektra, Down sort en 1995 son premier album Nola. Titre d’album qui pose clairement l’ambiance musicale proposée par nos cinq rednecks, Nola étant l’abréviation de New Orleans (No) et de Louisiana (La), du metal sudiste à la fois groovy et délicieusement rampant.
La paire Anselmo/Keenan va ainsi s’occuper de la composition de la dite galette. A Anselmo l’écriture des textes obscures et autres paroles dédicacées aux paradis artificiels (et il s’y connait le bougre… encore que cette fois ci, on officie plus au royaume de la fumette), et à Keenan la mise en œuvre des riffs poisseux au feeling monstrueux typiquement sudiste (encore que les rôles n’étaient pas si restrictifs, Anselmo touchant aussi à la guitare au besoin).
La prestation vocale d’Anselmo est assez stupéfiante, qui plus est pour celui qui ne peut encadrer les géniteurs de Far Beyond Driven. Anselmo ajoute (serait on tenté d’écrire ENFIN) de la nuance dans son chant. Feeling énorme (écoutez Rehab), diversité et légère dose de psychédélisme (Jail), Nola devient très vite addictif. Et contrairement au sinistre groupe de Dallas, Down a la bonne idée de ne pas surcharger sa musique d'effets démonstratifs et autres représentations onanistes.
Si vous aimez Black Sabbath, Kyuss ou le metal sudiste d’un Corrosion of Conformity (Nola sortant une année avant leur brillant Wiseblood), jetez une oreille sur ce classique.