Bombino, ou le blues du desert.
Omara Bombino Moctar, commençons par le nommer, est un nomade nigérien de nationalité, cosmopolite de nature, en effet ce jeune touareg a longtemps parcouru l'Afrique, du Mali à la Libye en passant par son pays natale. Après une jeunesse entre révolte et exil, Omara a décidé de mener sa rébellion avec sa moto et sa guitare à travers les longues dunes et la chaleur du désert. Mais c'est dans un tout autre environnement qu'il a décidé d'enregistrer ce nouvel album habillement intitulé "Nomad" ; Car en effet c'est en plein Tennesse, dans la ville de Nashville, le berceau de la country, que sous son deuxième nom," Bombino" a enregistré ce nouvel album, dans les studios d'un certain Dan Auerbach, qu'on connait mieux comme le guitariste chanteur du groupe blues rock en vogue The Black Keys.
Qui a dit que le blues ne trouvait pas ses racines dans le sol aride du désert ? Bombino nous prouve le contraire, on est très vite emporté par le son brut de la guitare et l'énergie singulière du touareg, qu'on retrouve à son paroxysme sur le titre phare de l'album "Azamane Tiliade" (traduit: l’Ère des jeunes filles) où les guitares d'Omara et de Dan, qui n'a pas hésité à s'inviter sur certains morceaux, se mêlent sur un son mastodontesque. A l'écoute de l'album, la rencontre entre les deux musiciens semble évidente tellement leur culture musicale est proche, malgré leur positions géographiques éloignées. D'ailleurs le nomade dit bien "On a écouté beaucoup de rock et de blues dans le désert parce que les gens adorent cette façon de s’exprimer avec la guitare." Et c'est certainement grâce à cette fée américaine, Dan Auerbach que l'album est si bien produit.
Car oui, parlons de la qualité de l'album, si on dit souvent qu'on a tendance à nous resservir la même soupe depuis 10 ans dans la musique Rock, Bombino est l'une des exceptions de la décennie. Ce fabuleux mélange de blues-rock et de la voix détonante d'Omara qui se pose au fil des accords concordent totalement avec son énergie et la langue Touareg qu'il emploie, cet album atypique s'écoute de long en large sans s'ennuyer un quelconque instant, c'est une ode à l'aventure et à la liberté, Bombino détrône le fusil comme symbole du nomade désertique. On espère entendre parler du Guitar-Hero des sables dans le futur, car l'artiste hors-norme qu'on nommera désormais Bombino a parfaitement su allier une musique sulfureuse (Azamane Tiliade) & parfois quasiment céleste (Tamiditine).
Ciao Bombino !
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