L'heure est à la confession : je ne suis pas bien difficile en musique. En fait, il existe quelques techniques faciles qui permettent de me charmer à coup sûr. C'est presque pavlovien : parlez-moi de concept album et il y a comme un son de cloche dans mon cerveau qui me fait relever la tête et remuer le nez.


Or avec ce Non-Euclidian Spaces c'est un peu le festival des trucs qui m'intéressent. On parle donc d'un concept album (ting) de prog metal (ting) français (ting) autoproduit (ting) narré par Arjen Anthony Lucassen (ting) dont l'histoire explorerait l'univers du mythe de Cthulhu de Lovecraft (ting). Ajoutez à cela des compositions plutôt longues (ting), du chant féminin (ting) et un financement via Kickstarter (ting) et FULL JACKPOT LE NIVEAU DE HYPE EST MAXIMAL §§§


Bon, mais qu'en est-il ? Parce que des trucs géniaux sur le papier et imbuvables en vrai, ça aurait pas été la première fois qu'on aurait vu ça (coucou Prometheus)...


Non-Euclidian Spaces propose un véritable concept puisqu'il nous propose de suivre un dénommé Randolph Carter dans sa quête pour retrouver sa faculté à voyager dans l'espace-temps par le rêve. Pour ce faire, il devra se confronter aux Grands Anciens quand les étoiles seront alignées. Tout un programme qui permet surtout au groupe de proposer un voyage dépaysant le temps de 70 minutes.


Techniquement, il faut bien préciser que le groupe est très bon, proposant une forme de synthèse de ce qu'ont pu faire des pointures du metal progressif telles que Dream Theater, Ayreon ou encore Symphony X mais en gardant une touche assez personnelle notamment grâce au chant féminin de Nathalie Olmi. Même si l'autre chanteur, Hugues Lefebvre, est très bon lui aussi, leurs voix se complétant bien.


Je trouve même que le groupe arrive à plutôt bien éviter un des écueils majeurs du prog : sacrifier la musicalité à la technicité. Cela faisait en effet longtemps que je n'avais pas écouté un album de prog qui m'ait autant convaincu que celui-ci, grâce à un savant mélange d'ambiances (pas hyper lovecraftiennes pour autant), une richesse dans les compositions et une qualité de la production qui laisse bien ressortir tous les instruments (notamment la basse).


En bref, bien que je n'aille pas jusqu'à le considérer comme "non-euclidien" cet album est clairement un de mes préférés de l'année, à écouter de toute urgence si vous aimez le genre !

Nordkapp

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