Une récente énième écoute de cette compilation de leurs premiers singles m’a rappelé qu’au début des années 80, les Cramps était le meilleur groupe du monde. La formule était simple, efficace et avait déjà fait ses preuves chez d’autres. Un riff de guitare basique mais entêtant et imparable, un chanteur charismatique et allumé qui fait son numéro, qui hurle, éructe, gémit, glapit…
Dans des styles différents, ça ne vous rappelle pas les Stooges ou Suicide ?
Une basse ? pour quoi faire ? Deux guitares suffisent...Jack White n'a rien inventé.
L’inspiration était puisée dans le kitch des séries Z, dans d’obscurs groupes rockabilly des années 50 et dans le blues. Hé oui, les Cramps jouait le blues et le jouait bien, même si on ne les a rarement présentés sous cet angle. Ecoutez attentivement "The way I walk" ou "I can’t hardly stand it" : rien d’autres là dedans que les éternelles douze mesures. Avec un démon chantant comme Lux Interior et une succube comme Poison Ivy, le terme musique du diable prenait même tout son sens.