Fastgroove

"Strange, don't you think I'm looking older?", une phrase pleine de nostalgie.

Un titre comme Fastlove transpire la jeunesse, la gloire mais surtout la nostalgie.
Sur le bridge se fait entendre un sample qui ravira tous les nostalgiques du son "old-school": Forget Me Nots de Patrice Rushen.
En 1996, ça s'adresse aux "vrais" qui ont connu une toute autre époque. Tandis que des gens de ma génération, 20 ans plus tard, se souviendront de "Men In Black" (je vous vois sourire), un copié-collé sorti en 97: c'est le "revival d'un revival" qui crée une énorme caisse de résonance.
Le sample se veut assez discret, comme un rappel, une petite voix qui nous ramène instantanément au souvenir: "I miss my baby" entonne George, et à Patrice de répliquer "Baby please forget me not, I want you to remember".

Cette nostalgie assumée est en contradiction permanente avec un déni du temps qui passe, un désir de "faire jeune": reprenons l'exemple de Fastlove, où dès l'ouverture retentit le son d'un synthé typiquement west-coast, mouvement "dans la tendance" qui vit la fin de son âge d'or la même année.
D'autres morceaux font un appel du pied insistant au "trip-hop", ce son encore inscrit dans la tendance de l'époque. Initié par Massive Attack au début de la décennie et dès lors en pleine mutation, il s'arrêtera aux portes du millénaire pour ne plus jamais quitter les 90's.
Rétrospectivement, cela fait de "Older" un album d'autant plus incontournable chez le "nostal-geek".

Le chanteur mise quand même sur des sonorités plus intemporelles comme le jazz qui apporte une touche de sophistication.
Il flirte par ci par là avec la soul, le gospel, comme il fait si bien depuis le début de sa carrière, et ça groove.

Sur "Older" George Michael prend donc sa revanche sur le temps et le souvenir perdure...