Sortie en 2006, l’album Puzzle est indéniablement celui qui a révélé Biffy Clyro. Un travail dense, sombre qui les a vus gagné le respect du Royaume-Uni et le succès commercial. Fortement influencé par le décès de la mère du leader Simon Neil, le trio écossais s’était plongé dans du heavy rock, il faut le dire, assez triste bien que musicalement très travaillé.
Only Revolutions prend le contrepied et se présente comme un album bien plus optimiste et aventureux. Le premier titre, The Captain, est plein d’entrain avec notamment la phrase « somebody help me sing » dans le refrain afin d’agiter les foules. C’est sûr que comparé à la chanson Living’s a problem because everything dies qui ouvrait l’album précédent, on verse davantage dans l’optimisme.
Plus loin dans l’album, on retrouvera un questionnement religieux et philosophique acoustique avec God and Satan dans lequel Simon Neil explore sa spiritualité. Egalement on aura un chatoyant Know Your Quarry et son introduction au clavecin et cordes ainsi que son refrain évoquant le désir. Ces deux titres sont le symbole d’un album qui n’aura jamais autant dévoilé la vulnérabilité du groupe.
A ceux qui s’inquiètent que Biffy Clyro soit devenu spécialiste des chansons de feux de camp, vous pouvez vous rassurer : Only Revolutions dispose toujours de ce qui fait l’essence du groupe. On y retrouve les racines grunge et heavy rock colorées par l’accent et l’argot écossais.
Que ce soit Shock Shock, Cloud of Stink ou Boom, Blast & Ruin, l’album nous offre pléthore de chansons rapides, pied au plancher sur la pédale de distorsion. Pas toujours incandescent mais diablement efficace. Afin de contrebalancer le tout, on retrouve un titre comme Born on a Horse et ses paroles pour le moins excentriques, influencé par ce qu’avait pu faire Neil avec son autre groupe pop-déjanté Marmaduke Duke. Enfin, on notera la participation de Josh Homme sur le titre Bubbles.
Only Revolutions est l’album le plus varié de Biffy Clyro. Si cela explique son succès commercial, il a, d’une certaine manière, déformé l’image d’un groupe qui est spécialiste du rock progressif mais perçu comme bien plus accessible par le grand public. A écouter tout de même.
{S'il ne fallait garder qu'un titre}: Many of Horror. Je me suis battue pour ne pas mentionner ce morceau plus tôt. Une chanson magnifique, peut-être leur plus belle. Mais totalement à part dans leur discographie.