Cromagnon - Orgasm (1969)
Bon là je sors un album que j’ai acheté il y a pas mal de temps mais il est encore sous cello, c’est dire si je suis négligent, c’est pas du jazz mais je vous en parle quand même pour tenir le rythme et je ne suis pas sûr d’avoir le temps de me mettre autre chose entre les oreilles aujourd’hui.
Ceci dit l’album n’est pas des plus connus ni de ceux dont on parle souvent. Mon exemplaire est une réédition Rotorelief vraiment magnifique, Pochette gatefold en gros carton dur cartonné avec effet réfléchissant face à la lumière, vinyle noir et argenté, bon les couleurs je ne cours pas après mais, avec Rotorelief, je sais que la qualité est au rendez-vous.
C’est le groupe « Cromagnon » qui œuvre ici, le titre habituel de l’album est « Orgasm », il est également appelé « Cave Rock » sur certaines rééditions. C’est un mélange de musique expérimentale un peu tribale, de noise, de rock, un peu d’électro, des collages, des bruits de rue et du bruit tout court. C’est aussi un hommage à Phil Spector et à son fameux « Mur du son ». A l’origine l’album est sorti pour la première fois sur ESP en 1969, grande année s’il en est !
Cromagnon est un simple trio à l’origine, il comprend Salvador Salgado, Brian Elliot et Austin Grasmere, mais aucune pratique instrumentale n’est associée aux membres de la formation. Il y a également la participation de la « Connecticut Tribe », des chœurs arrivent ici ou là, mais tout aussi bien un quidam pris au hasard dans la rue qui vient participer, c’est open-bar, bienvenue à tous !
L’idée de départ c’est de suivre une chronologie de l’histoire du rock et d’en anticiper la suite, bon, ça c’est l’idée de départ parce qu’en fait, on ne sait trop où est la queue et où est la tête. Début face B sur « Crow Of The Black Tree », titre de dix minutes, un riff de guitare sèche est sans cesse répété, révélant sans doute les limites techniques de nos aspirants musiciens, pendant qu’un chœur psalmodie, compte tenu des moyens c’est pas trop mal, mais répétitif, aux portes de l’ennui.
C’est tout de même un album intéressant par son concept même, l’intégration de moyens inhabituels à des finalités musicales, les chants qui guident, les collages sonores et l’intégration de la rue dans l’environnement sonore, mais un album qui n’intéressera pas tout le monde.