Origin of Symmetry
7.3
Origin of Symmetry

Album de Muse (2001)

Astrophysical Hypersensitive Perception of an Interstellar Superstitious Cataclysm

J'aurai pu résumer cette critique en quelques mots provocateurs tels que:
"La masturbation mégalo-égocentrique de l'intellect sur du rock par Muse." Mais non. Non parce qu'il y a beaucoup de choses à dire sur une heure de musique, même mauvaise (attention ! Je n'ai pas dit que c'était le cas ici... Enfin pas forcément...) Alors quoi ? Alors Muse fait du rock. Pas nouveau. Voix opérette exacerbée sortant de la chorale, guitares flamboyantes, batterie puissante, piano mirobolant. La recette classique du cocktail Muséen depuis le début. Au fond, leur style ne change pas à part quelques teintes par ci par là... Mais que dire d'autre sur cet album ?

Il y a tout d'abord beaucoup de bonnes idées. Puisées surtout du côté du heavy metal. Malheureusement peu mises à profit. Des riffs qui cartonnent assurément. Et puis la bonne idée de pas trop faire dans la mièvrerie pop comme on le verra plus tard dans Starlight. Globalement des ambiances nocturnes, atmosphère pleine lune, des effets spatiaux, de la grandiloquence, clairement (je pourrai appuyer par des exemples mais n'importe quel morceau suffit). Des tentatives de mix entre heavy metal, pop/rock, punk rock, glam rock et rock progressif. Autant vous dire que c'était ambitieux, et que ça marche qu'à moitié, voire pas tellement... Et bien sûr, il y a la voix, on aime ou on aime pas, personnellement j'aime pas. (Je veux pas m'étendre sur ce point, ça me donne des envies de meurtre les gémissements du bel ami. Il devrait prendre exemple sur Robert Plant niveau gémissement. Ou tout simplement en faire moins.)

L'album comporte peu de morceaux, bien longs par contre. On n'en voit pas vraiment le bout au final... Une répétition de refrains/couplets ponctués de solos le tout plein de puissance, mais d'une puissance exacerbée, dominatrice, bourrative, avouons-le, presque vomitive. Parce que oui, ce que ne sait pas faire Muse, depuis le début, c'est de la simplicité. Non, pas de la simplicité façon Nirvana, c'est à dire du simpliste, mais de l'épuré, quelque chose d'un peu moins énorme, d'un peu moins WOUAAAAAH !!!! Le début et les couplets de Screenager sont bien dans cette veine là, de l'honnêteté, du caractère pur, pas des artifices... Ah mais non, le refrain détruit nos espoirs. Dommage. (On a la même chose au début de Darkshines, même faux espoir)

Ce qui ressort majoritairement de cet album au final, c'est la langueur des morceaux certes, mais aussi l'étalage de Muse. Muse qui nous dit, regarde ma voix est capable d'aller dans ces hauteurs là, regarde ma guitare peut faire cet effet là, regarde je peux jouer du piano trop bien, regarde les titres de mes morceaux sont alambiqués (j'exagère à peine...). Tout ça au service de cette mégalomanie (oui, le morceau final), de ce débordement de force, de puissance, de magistral, de spectacle, de feux d'artifices, de lumières. Ca dégouline de talent technique, de références et d'inspirations respectables, et de subterfuges. Voilà, c'est le mot. L'impression que me donne Muse sur cet album, comme sur la majorité du reste de leur musique, c'est cette puissance à vouloir en mettre plein les yeux pour... pour... pour ?... Pour nous illuminer, nous illusionner, masquer quelque chose ? Je vais un peu trop loin peut-être, mais ça m'étonnerai pas du tout que le Matthew ait un complexe d'infériorité ou de mocheté... (Rooh ça va hein !)

En conclusion, je dirai qu'il y a des bonnes choses à tirer de cet album, mais ces choses sont trop éparpillées peut-être. Un peu d'honnêteté par là, un peu de bon riff heavy metal par là... Une reprise de Feeling Good somme toute acceptable. Malheureusement énormément d'artifices inutiles et pompeux, vraiment trop excessivement à l'extrême de l'infiniment pompeux. (Pour rester dans l'hyperbolisme de Muse.)
White-Fangs
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le 26 déc. 2011

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