Papy fait de la résistance.
Nous sommes en terrain connu avec Madness, membre éminent du mouvement ska depuis des décennies. Voici donc qu'à l'instar de nombreux autres groupes, ils nous gratifient d'un nouvel album de papys musicaux. Or contrairement à d'autres, Madness ne se contente pas de mettre son nom sur une pochette de disque et de glisser le tout dans les bacs. Ils assurent la qualité et ne se moquent pas des futurs auditeurs.
Si le but était de démontrer que le ska est toujours vivant et percutant, c'est réussi. Dès le premier morceau, l'excellent My Girl, le ton est donné, le rythme est implacable et on sent les jambes qui commencent à frémir, prisent d'une irrésistible envie de vous emmener danser. Le reste de l'album est tout à l'avenant et va même parfois s'aventurer vers Cuba ou la Jamaïque, ajoutant un peu des soleil à des morceaux qui sentent parfois trop le night-club. Peu de tracks sont un ton en-dessous, sauf quand le groupe tente de s'aventurer dans une ballade, les sentiments de sont pas là et la mayonnaise ne prend pas du tout. Le son par contre est d'une propreté confondante, les arrangements sont sobres, efficaces, millimétrés et ne prennent pas le dessus sur la voix de Graham « Suggs » McPherson qui n'a pas trop vieilli. Que tous les fans se rassurent, le légendaire saxophone de Lee Thompson est toujours bien présent sur plusieurs morceaux, nous rappelant le légendaire One Step Beyond.
Toutefois cet album a les défauts de ses qualités, le son pourra paraître propre jusqu'à sembler "stérilisé", la perfection peut être agaçante au point de manquer de vie, la conséquence étant que l'album joué sur scène en devienne méconnaissable.
Le fait d'être en terrain conquis a aussi le défaut de faire disparaître l'originalité et la nouveauté qu'on pourrait attendre mais enfin, il est aussi évident que lorsqu'on décide d'écouter un album de Madness, ça n'est certainement pas pour écouter du heavy metal.
Un album sans surprise donc, qui ravira les fans du groupe et ne choquera pas les autres.