Il y a des albums comme ça qui vous happent et vous suivent des semaines durant. Là, c'est Jeff Lynne, fils spirituel des Beatles, qui a trouvé l'idée de faire du rock psychédélique avec un degré de poésie à en faire rougir Lamartine. Pour Jeff Lynne, il est impensable de monter sur scène sans un orchestre d'au moins trois violoncelles, un piano et trois violons. Ainsi, cet Out of The Blue ne s'écoute pas, mais se ressent. On ne nous raconte pas d'histoire. On nous connecte directement avec l'infini par la fenêtre métaphysique de nos émotions complexes (le désir, la joie, l'attirance, le regret...). Et c'est par cette fenêtre de l'âme que ces artistes nous font l'honneur de nous donner l'harmonie la plus riche, et les accords les plus aboutis. Quand vous aurez réécouté les très connues Mr Blue Sky, Turn To Stone ou Sweet Talking Woman, vous pourrez vous emparer de Starlight, Jungle ou Big Wheels. Sachez-le, ceci n'est pas du rock. C'est un opéra. Et un opéra qui reprend ce qui se fait de mieux depuis trois siècles. Autrement dit, ceci n'est pas un album. C'est un don que l'on ne mérite même pas.
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