Stéphane Kerecki – Out Of The Silence (2022)
J’avais déjà évoqué le contrebassiste Stéphane Kerecki à propos de l’album précédent « French Touch », tout à fait réussi. Celui-ci est différent, sans fil rouge et parfois en quintet. Je dis « parfois » car au fil des titres on rencontre un trio, avec Stéphane Kerecki à la basse, Marc Copland au piano et Fabrice Moreau à la batterie sur deux titres me semble-t-il.
La formation passe au quartet quand s’ajoute le saxophoniste ténor Tore Brunborg sur quatre titres, et même au quintet quand le trompettiste Ralph Alessi intervient sur quatre autres titres également. Pour le fun on précise que deux musiciens sont français, Stéphane et Fabrice, Tore Brunborg est norvégien et les deux autres, Ralph et Marc Copland sont américains. Cette compagnie internationale a fière allure, l’album a même été sacré « Choc du mois » sur Jazz Mag.
Cette diversité de musiciens, de formule et d’instruments est bienvenue, car l’arrivée des uns et des autres contribue à donner une grande diversité à l’album qui n’ennuie jamais, on goûte la formule à trois avec le fabuleux « Hands », le souffle du ténor de Tore Brunborg qui rafraîchit l’ensemble avec une sonorité nordique très inspirée. Ralph Alessi est lui aussi très talentueux, davantage dans la tradition, il excelle à creuser le sillon, très groove dans le son.
Le magicien du coin c’est Stephane Kerecki qui a apporté toutes les compos et a mis sa science rythmique, avec son vieux compère Fabrice Moreau à la batterie, au service de la musique, celle-ci est imprégnée de sérénité et d’un grand lyrisme, avec des mélodies et tout, l’ensemble est vraiment très classe, dans une certaine tradition, en conservant les codes.
L’enjeu est souvent subtil et se joue dans les petites choses, les petits effets, la sonorité plus légère ou plus lourde qui fait la différence, l’attente voulue de la juste note, la complicité jusque dans les détails et les choix qui sont faits, d’une musique belle et retenue. A ce stade il n’y a pas de recette, juste de l’entente, de l’écoute, et surtout une grande sensibilité pour que tout tienne.
Comme quoi, ils ne disent pas que des conneries à « Jazz Mag », et ils ne sont pas toujours en retard, et c’est bien pour ça que je les lis encore avec un grand plaisir…