Cet album est mythique. Il a révolutionné le synthé, brisé le concept de piste musicale (la division en 6 parties n'est pas pertinente, c'est une nécessité technique traduite par des mouvements peu crédibles). La musique nous raconte ici quelque chose, elle ne se borne pas à exploiter un thème en un temps très limité. C'est vaste, toutes les thématiques sont liées (bruitages, timbre, mélodies à différentes hauteurs ou reprenant un schéma commun), les bruitages aident la narration (chants d'oiseaux, faune tropicale, bruits de mer,...) sans nuire au thème principal, qui se continue inexorablement.
Il y a de l'occidental, de l'oriental, des rythmes variés, cela se veut vaste, et on joue le jeu. Oxygène Partie V aura un style quasi-religieux (on se croirait à la messe, peut être celle dont parle Victor Hugo dans ses poésies : une messe végétale), tandis qu'Oxygène Partie III donnera plus dans la musique asiatique traditionnelle (avec toujours de légères nuances étrangères à cette thématique).
Je ne parle pas souvent de l'illustration d'album, mais comment ignorer celle-là : elle est splendide, elle guide l'auditeur mais c'est lui qui imagine à partir de ce qu'elle lui suggère.
Beaucoup divergent en affirmant soit que cet album a mal vieilli, soit qu'il est intemporel. Je dirais qu'il est dans un style à part (que d'autres ont repris avec leur propre univers). Par ailleurs, Oxygène Partie IV a eu un tel succès qu'il est aujourd'hui connu de plusieurs générations, difficile de le faire passer pour un ancêtre de la musique synthé actuelle.