L'album débute par une ligne de basse entêtante et un rythme de batterie jazzy posé. Puis arrive la fameuse voix reconnaissable entre 1000 de sieur Black Francis aka Frank Black aka Charles Thompson... Et puis le refrain, "Hey ! I put a curse on you..." . Et là on se sent bien, on se dit que ce disque on risque de bien l'aimer et de souvent fredonner ses chansons à tue tête au volant, sous la douche, en ville... Bref, tout le temps ! Dès cette première (belle) entrée en matière, on remarque une deuxième voix aux chœurs : celle de Reid Paley, bluesman méconnu en France et cousin vocal d'un certain Tom Waits.


Si Curse était principalement chantée par Francis, "On The Corner" est quant à elle l'occasion de découvrir plus en détail le second acteur de ce disque : Paley. Avec une voix grave et enrouée de crooner désabusé, Reid Paley apporte une note particulière à ce disque, contrastant agréablement avec la voix de Black Francis, plus claire et haut perchée.


"Magic Cup" est une de mes chansons préférées de l'album. Elle dévoile un Black Francis en pleine forme, des riffs de guitare hachés et punchy, un piano bien classe et une basse groovy. On dirait du Fast Man Raider Man en plus simpliste, plus "pop" et moins prétentieux. "Ugly Life" redonne une nouvelle fois la parole à Reid Paley, accompagné sur le refrain par son pote Blacko "It's such an ugly life !". Le morceau est sympathique et le thème rappelle les chansons tristes de Black chantées sur un air joyeux, telles que "Sing For Joy" sur Honeycomb ou encore "Horrible Day" sur Show Me Your Tears. De la bonne country douce-amère en somme.


On arrive à la moitié de l'album avec "Seal" qui est mon troisième coup de cœur de l'album : le chant de Francis est juste parfait, à la fois cool et détaché... La chanson est légère, la guitare joyeuse, les chœurs de Paley juste placés comme il faut, le rythme de batterie simple et entêtant : On imagine bien les deux compères entrain de jouer à l'ombre d'un porche au fin fond de la campagne américaine, par une chaude journée estivale. "The Last Song" ressemble à un slow, chanté par Paley et avec Blacko toujours aux chœurs, les deux voix se mariant décidément très bien.


"Crescent Moon" est mon ultime coup de cœur, laissant place au chant (très) haut perché de Black Francis et rappelant de par l'ambiance "Don't Get Me Wrong" sur l'album Christmass, une autre merveille de l'ex-Pixies. Paley est moins présent sur celle-ci, sa voix étant moins audible, ce qui n'est pas gênant étant donné l'excellente performance de sieur Black. Une chanson étrange, un peu l'OVNI de l'album et tranchant un peu avec le reste des chansons. Une des meilleures cependant.


L'album se termine par trois sympathiques morceaux, entre l'entraînante "Deconstructed" chantée par Paley, avec notamment la présence d'un saxophone, puis "Praise" qui ressemble beaucoup aux nombreuses chansons country/folk de Mr Black, toujours aussi agréable cependant ! La dernière chanson, "Happy Shoes" est chantée –une fois n'est pas coutume- par Paley, et clôt d'une bien belle façon ce joli petit effort, non pas un grand disque, mais plutôt un "bon" disque rappelant le Frank Black d'antan, période fin des Catholics –HoneyComb - Fast Man Raider Man. Reid Paley, bien qu'étant forcément moins connu que Black tire néanmoins bien son épingle du jeu et apporte un côté bluesy tout à fait intéressant à ce disque.


En résumé, si vous aimez les disques précités de Mr Black et que vous cherchez un bon remède face au froid hivernal, ne cherchez plus : Paley and Francis sera vous réconforter et sera votre meilleur allié au coin de la cheminée !

allauren
8
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le 3 juil. 2016

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